Actualités Météo Paris 1er site météo pour Paris et sa région https://www.meteo-paris.com/actualites Wed, 17 Apr 2024 01:37:12 +0200 <![CDATA[Retour de la fraîcheur en France : jusqu'à quand ?]]>

Après une première quinzaine d'avril marquée par une chaleur précoce et parfois record, les températures ont chuté sur la France et repassent sous les normales. Cette fraîcheur semble partie pour durer.

 

Fraîcheur sensible cette semaine

Exit la chaleur précoce ! La France a renoué avec des températures sensiblement plus fraîches, sous l'effet d'un flux de nord-ouest. Il advecte un air venu du nord de l'Atlantique et fait plafonner le thermomètre plusieurs degrés sous les normales saisonnières. Cette semaine du 15 au 21 avril 2024 affichera un déficit thermique de 1 à 3°C dans le sud et l'ouest de la France et de 3 à 4°C dans le quart nord-est, où la fraîcheur sera la plus marquée. Cet épisode frais intervient après une première quinzaine d'avril remarquablement chaude (+3,5°C en France).

Écart à la normale des températures du lundi 15 au dimanche 21 avril 2024 - via ECMWF

 

 

Les températures diurnes ont chuté sur l'ensemble de la France au cours des dernières heures mais le pic de fraîcheur sera atteint durant les après-midi du mercredi 17 et du jeudi 18 avril 2024 dans le nord et l'est du territoire où les températures maximales vont plafonner entre 9 et 12°C. Dans l'ouest et le sud, nous aurons plutôt 13 à 16°C, parfois un peu plus en Méditerranée. Le thermomètre remontera quelque peu vendredi 19 avril, sauf au nord-est où il ne fera pas plus de 9 à 12°C. Une légère remontée devrait intervenir durant le week-end, mais nous ne retrouverons pas les normales pour autant avec une fraîcheur restant sensible sur le nord et l'ouest (moins dans le sud et l'ouest).

Températures maximales prévues du mardi 16 au dimanche 21 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Le pic de fraîcheur sera sans doute atteindre jeudi 18 avril 2024 dans l'est de la France. Dans le nord-est du territoire, la masse d'air d'altitude promet d'être très froide avec des valeurs s'abaissant vers -35°C à 500 hPa (soit vers 5500 mètres). De tels niveaux garantissent de l'instabilité avec le déclenchement d'averses prenant la forme de giboulées. Par isothermie, la neige devrait s'inviter dès 300 à 500 mètres jeudi matin sur le nord-est de la France, entre Vosges, Jura et Morvan. Il n'est pas impossible qu'une neige fondante soit observée jusqu'en plaine sous les averses les plus actives.

Températures à 500 hPa (vers 5500 mètres) ce jeudi 18 avril 2024 - via meteociel.fr

 

 

Concernant le risque de gel, il sera limité par le ciel souvent nébuleux. C'est la matinée du vendredi 19 avril 2024 qui s'annonce la plus froide, à la faveur d'éclaircies nocturnes plus larges. On attend de fréquentes gelées de l'Occitanie à la Bourgogne-Franche-Comté et aux Vosges avec des valeurs minimales souvent comprises entre -3 et +1°C (les plus basses sur les hauteurs et dans certains fonds de vallées). D'autres petites gelées pourront être observées dans le centre et l'est de la France durant le week-end et en début de semaine prochaine (à préciser d'ici là).

Températures minimales prévues le vendredi 19 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Semaine prochaine : la fraîcheur continue ?

Selon les tendances à long terme, la configuration générale devrait assez peu évoluer au cours de la semaine prochaine. En effet, la plupart des scénarios maintiennent une zone de basses pressions sur l'Europe Centrale et la Mer Baltique tandis que l'anticyclone resterait positionné sur l'Atlantique en s'étendant vers l'Islande. Dans cette configuration, un flux de nord à nord-est dominerait sur la France, continuant d'amener de l'air frais sur notre territoire. De l'instabilité sera parfois présente, surtout à l'est au plus près des basses pressions (plus sec vers l'océan).

Situation dominante en semaine du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Avec ce flux de nord à nord-est, l'anomalie fraîche devrait donc se prolonger au cours de la semaine prochaine. Les projections envisagent des températures en moyenne 1 à 3°C sous les normales saisonnières durant la semaine du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024. Encore une fois, c'est en allant vers l'est que la fraîcheur serait la plus marquée. En Méditerranée, mistral et tramontane pourraient souffler de façon récurrente.

Écart à la normale des températures du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024 - via ECMWF

 

 

Du mieux début mai ?...

Selon les projections à long terme, la véritable remontée des températures ne se ferait qu'au début du mois de mai 2024 avec une anomalie fraîche se résorbant dès les premières journées du mois. La première décade de mai serait proche des normales, c'est à dire avec un temps plus doux sur la France. Des anomalies chaudes sont ensuite modélisées à partir de la mi-mai mais l'échéance lointaine invite à la prudence. Quoiqu'il en soit, il semblerait que nous allons vivre une deuxième quinzaine d'avril radicalement plus fraîche que la première...

Écart à la normale des températures du 29 avril au 5 mai et du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

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<![CDATA[Retour de la Niña dans les prochains mois : quelles conséquences ?]]> Le climat de la planète est influencé par les flux atmosphériques mais également par les océans et leur température. Ces phénomènes couplés océan/atmosphère régulent en effet le climat de façon cyclique, c'est ce que l'on appelle les cycles « ENSO », qui dépendent principalement de la température des eaux de surface de l'océan Pacifique, notamment sa partie Est.

 

En temps normal, les eaux situées au large du Pérou sont plus froides que celles situées à l'Ouest, à cause des alizés soufflant de l'Est vers l'Ouest et ramenant les eaux plus chaudes dans cette direction. De façon cyclique, la situation s'inverse et les températures de ces eaux deviennent plus élevées qu'à l'accoutumée, comme cela a pu être observé depuis l'année dernière, avec des conséquences importantes sur le climat des régions bordant le Pacifique mais également au niveau mondial, c'est ce qu'on appelle le phénomène climatique El Niño.

Conséquences planétaires du phénomène El Niño – Via France Bleu

 

Ces derniers mois, c'est donc le phénomène El Niño qui a influencé le climat mondial avec notamment comme conséquence des températures records sur la quasi totalité du globe mais également au niveau des océans.

 

Vers la fin d'El Niño dans les prochains mois ?

Si des prémices de sa mise en place ont pu être observés dès le début de l'année 2023, El Niño a véritablement été officialisé au début du mois de juillet par l'organisation météorologique mondiale (WMO). Celui-ci s'est ensuite rapidement renforcé, atteignant une intensité modérée dès le mois de septembre puis un pic entre la fin d'année 2023 et le début d'année 2024.

Anomalies de températures des eaux de surface du Pacifique en juillet 2023 – NOAA

 

Celui-ci a eu des conséquences parfois notables sur le climat mondial, notamment, comme évoqué précédemment, au niveau des températures mais également au niveau des conditions météorologiques sur certaines régions. La Californie a par exemple connu une succession d'épisodes pluvieux extrêmes durant de longs mois, entraînant des inondations parfois catastrophiques, une conséquence reconnue de la mise en place du phénomène planétaire El Niño.

Conséquences d'importantes inondations en Californie en janvier 2024 – Via Twitter @DisasterTrackHQ

 

En général, ce phénomène climatique est temporaire, ne durant que quelques mois, jusqu'à 1 voire 2 ans pour les plus longs. Actuellement, le phénomène El Niño que nous avons connu ces derniers mois est en atténuation rapide après avoir atteint son pic entre la fin d'année 2023 et le début d'année 2024.

Les données indiquent en effet un refroidissement progressif des eaux de surface de l'Est du Pacifique, ce qui veut dire que nous allons retrouver des conditions plus neutres après un épisode El Niño relativement rapide, mais marqué.

Évolution de la température des eaux du Pacifique entre février et avril 2024 – NOAA

 

Les épisodes El Niño sont généralement suivis d'épisodes La Niña de façon cyclique, en moyenne tous les 3 à 7 ans. Cependant, on a observé ces dernières décennies que les périodes de transitions (conditions neutres) entre ces deux phénomènes étaient de plus en plus rapides et intenses, une conséquence possible du réchauffement climatique qui reste encore à être approfondie.

 

Vers le retour rapide de la Niña ?

Cette année ne devrait pas déroger à la règle. Les conditions « normales » attendues durant le printemps pourraient rapidement laisser place au retour de La Niña d'après les dernières prévisions des organismes spécialisés.

Evolution de la probabilité de mise en place de la Niña dans les prochains mois – NOAA

 

D'après la NOAA, La Niña pourrait donc rapidement se mettre en place dans les prochains mois, l'organisme envisageant une probabilité de 80% que ce phénomène climatique se développe dès cet été. Les eaux de l'Est du Pacifique se refroidissent en effet rapidement, ce qui diminue les chances qu'une période neutre durable se mette en place.

 

D'après certains scénarios, l'anomalie de température pourrait atteindre -1 à -1,5°C sur les eaux de surface du Pacifique d'ici l'automne, ce qui équivaudrait à la mise en place d'un épisode de La Niña modéré.

 

Quelles conséquences sur le climat mondial ?

Lors d'un épisode "La Niña", les courants marins sont modifiés et la donne climatique est bouleversée en plusieurs lieux du Globe. Par exemple, il est possible d'observer :

  • Un temps plus chaud et sec que la normale dans le Sud des États-Unis.
  • Des températures plus froides sur le Nord-Ouest du continent nord-Américain (Alaska, une partie du Canada) ainsi que sur une partie du Brésil.
  • Une zone fraîche et sèche en Afrique centrale et orientale ainsi que sur les îles intertropicales du Pacifique.
  • Des précipitations fréquentes dans la partie sud de l'Afrique, en Amérique Centrale, en Asie du Sud, ou encore le Nord et l'Ouest de l'Australie.

Conséquences de La Niña à travers le monde – Via Ocean Wiki

 

Ce type d'épisode a également pour conséquence d'engendrer une légère baisse des températures moyennes mondiales, tant au niveau de l'atmosphère que des océans, une bonne nouvelle après de nombreux mois records à ce niveau. Toutefois, La Niña est un phénomène climatique moins marqué qu'El Niño, ce qui pourrait dire que le rafraîchissement attendu pourrait rester relativement limité.

L'une des conséquences les plus notables est néanmoins observée sur l'activité cyclonique dans le bassin Atlantique Nord, qui est en général bien plus active durant les périodes de La Niña en raison de conditions atmosphériques plus favorables à leur formation et leur renforcement.

Impacts de La Niña sur l'activité cyclonique en Atlantique Nord – NOAA

 

Or, d'après les prévisions, ce phénomène climatique devrait nettement se renforcer au moment de la haute saison des cyclones sur ce bassin, ce qui pourrait apporter bien plus de phénomène tropicaux que la normale, notamment si l'on considère les températures océaniques anormalement élevées sur cette région du monde ces derniers mois, qui offrent un carburant supplémentaire au renforcement des ouragans.

C'est en tout cas ce qu'envisagent les prévisions des organismes spécialisés avec une saison 2024 envisagée bien plus active que la moyenne sur ce bassin.



Prévisions de l'activité cyclonique 2024 sur le bassin Atlantique – Colorado State University

 

En Europe, les conséquences d'un phénomène La Niña sont beaucoup plus délicates voire impossibles à déterminer du côté de l'Europe. En effet, aucune modification globale du temps n'a réellement été constatée jusqu'alors sur le vieux continent depuis le début de l'analyse du phénomène au milieu du XXe siècle.

 

 

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<![CDATA[L'été avant l'heure : une chaleur estivale record en ce week-end du 13-14 avril 2024]]>
Plage bondée à Hossegor (Landes) sous une chaleur typiquement estivale ce 13 avril 2024 - Webcam Viewsurf

 

Le thermomètre joue au yoyo en cette première partie du mois d'avril. Après un week-end dernier déjà historique (jusqu'à 33.9°C à Navarrenx, record national de chaleur en France en avril) et des températures plus basses cette semaine, c'est une nouvelle bouffée de chaleur qui a concerné notre pays ce week-end.

 

Et les deux journées des 13 et 14 avril ont à nouveau d'atteindre des sommets : il n'avait jamais fait aussi chaud en France depuis le début des relevés météorologiques avant un 15 avril ! En effet, avec un indicateur thermique national de 17.88°C ce samedi 13 avril, ceci bat la journée du ... 6 avril dernier et ses 17.58°C. Avec une telle température, nous nous situons +6.7°C au-dessus des moyennes de saison (par rapport à la période 1991-2020), soit des températures plutôt conformes à une première décade de juin. Le dimanche 14 avril, cet indicateur bien qu'un peu en deçà de la veille, a atteint 16.99°C (anomalie de +5.8°C).


Températures maximales observées - après-midi du samedi 13 et du dimanche 14 avril 2024 - Météo-Villes

 

Contrairement au week-end dernier, ce coup de chaleur très hâtif a été nettement plus étendu : 69% des stations métropolitaines ont atteint le seuil de chaleur (25°C) en ce 13 avril puis 52% le 14 avril, contre 26% lors du pic du 6 avril. 6% ont même réussi à dépasser la barre fatidique des 30°C ce samedi (seuil de la forte chaleur), un fait rare aussi tôt dans l'année !

 

Un après-midi invraisemblable : la moyenne de l'indicateur thermique pour les températures maximales a atteint 26.4°C ce samedi, soit 10.1°C supérieur aux normes (pour un 13 avril, la température moyenne l'après-midi n'est "que" de 16.3°C). Ceci correspond aux valeurs habituellement attendues l'après-midi ... d'une mi-juillet ! Nous venons donc de vivre un après-midi à ne rien envier au plein été.


Part du territoire français concernée par la chaleur (25°C) ou la forte chaleur (30°C) jusqu'au 14 avril 2024 - Météo-Villes

 

Lors de cet après-midi du 13 avril, une centaine de stations ont dépassé les 30°C (6% du réseau). Localement entre les Landes ou encore dans l'Aude, le thermomètre est parvenu à atteindre les 32°C : jusqu'à 32.4°C à Sabres (Landes) et 32.1°C à Arques (Aude), à moins de 2°C du record national atteint seulement il y a une semaine.


Températures maximales observées les 13 et 14 avril en France (réseau principal et secondaire) - Météo-Villes

 

Une chaleur toute aussi remarquable du côté des stations dites "principales", où les 30°C ont également été dépassés en cette fin de semaine entre la Provence, les Corbières, les Landes ou encore dans la cuvette Grenobloise : notons par exemple jusqu'à 31.3°C à Carcassonne, 30.7°C à Dax, 30.5°C au Luc, 30.4°C à Mont-de-Marsan,  30.2°C à Grenoble-Versoud, 30.1°C à Albi ou encore 30.0°C à Orange... Bordeaux ou Agen sont passés tout près de ce seuil avec 29.9°C.


Températures maximales observées du 12 au 14 avril en France - réseau des stations principales - Météo-Villes

 

Ces deux journées resteront donc dans les annales climatologiques puisque plus d'une trentaine de départements ont vu une ou plusieurs de leurs stations battre leur record pour un mois d'avril. Des records nombreux en val de Durance, dans les Corbières, le midi-Toulousain, mais surtout une très grande partie du Massif-Central et des Alpes où ces records ont été dépassés en nombre ces 13 et 14 avril.


Localisation des records mensuels de chaleur égalés ou battus - après-midi du 13 avril 2024 - Météociel

 


Localisation des records mensuels de chaleur égalés ou battus - après-midi du 14 avril 2024 - Météociel

Plus de 120 stations mesurant la température continument depuis 30 ans (avril 1994 a minima) ont battu leur record mensuel de douceur/chaleur lors de ces deux journées des 13 et 14 avril. Parmi certaines d'entre-elles, nous retrouvons des stations principales anciennes et historiques :

  • 31.3°C à Carcassonne, battant les 31.0°C du 13/04/1949 (mesures depuis 1948)
  • 30.5°C au Luc, battant les 30.2°C du 19/04/1949 (mesures depuis 1946)
  • 30.1°C à Albi, battant les 29.9°C du 30/04/2005 (mesures depuis 1977)
  • 29.7°C à Ambérieu, battant les 29.1°C du 21/04/2018 (mesures depuis 1941)
  • 29.0°C à Lyon - St-Exupéry, battant les 29.8°C du 30/04/2005 (mesures depuis 1975)
  • 28.9°C à Aix-en-Provence, battant les 28.2°C du 08/04/2011 (mesures depuis 1956)
  • 27.9°C à Millau, battant les 27.0°C du 09/04/2011 (mesures depuis 1964)
  • 26.6°C à Rodez, battant les 26.5°C du 28/04/2023 (mesures depuis 1972)
  • 26.3°C à Bastia, battant les 25.4°C du 21/04/2018 (mesures depuis 1947)

 

Pour d'autres stations, c'est l'ampleur du record par rapport au précédent qui interpelle, avec un gap parfois supérieur à 3°C pour les records observés ce week-end du 13-14 avril :

  • 24.2°C à Superbesse (63), battant de 3.3°C l'ancien record (20.9°C - mesures depuis 1976)
  • 32.6°C à Tiranges (43), battant de 3.2°C l'ancien record (29.4°C - mesures depuis 1983)
  • 24.9°C à Issalnlas-Mezeyrac (07), battant de 3.2°C l'ancien record (21.7°C - mesures depuis 1952)
  • 25.9°C à Grandrieu (48), battant de 3.1°C l'ancien record (22.8°C - mesures depuis 1988)


Liste complète des records mensuels battus ces 13 et 14 avril (stations mesurant depuis au moins avril 1994 soit 30 ans) - Météo-Villes

 

Cette chaleur ne va toutefois pas durer avec l'arrivée d'un air plus frais par les côtes de la Manche. Un air frais qui va envahir la totalité du pays pour la semaine prochaine, avec une bascule sous les moyennes de saison... et possiblement de façon durable ! (voir notre article dédié >>)

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https://www.meteo-paris.com/actualites/l-ete-avant-l-heure-une-chaleur-estivale-record-en-ce-week-end-du-13-14-avril-2024
<![CDATA[Retour de la fraîcheur et de possibles gelées la semaine prochaine !]]>


Le thermomètre ne cesse de jouer au yoyo depuis quelques semaines, alternant de véritables coups de chaleur et des séquences un peu plus fraîches. Et après une énième période très douce voire carrément chaude ce week-end (jusqu'à 30°C en Aquitaine et dans l'arrière-pays Méditerranéen), la seconde partie du mois s'annonce d'un tout autre acabit.

 

En effet, un changement de synoptique globale se prépare pour la semaine prochaine, et pourrait perdurer. Entre une zone dépressionnaire située sur l'Europe centrale et la Scandinavie d'un côté, et des hautes pressions s'installant sur le proche-Atlantique, c'est alors un flux de Nord à Nord-Ouest qui devrait se mettre en place de façon soudaine pour le début de semaine. Les températures devraient dès lors chuter radicalement et ceci sur la totalité du pays !


Synoptique globale prévue - semaine du 15 au 21 avril 2024 - ECMWF

 

Exit la masse d'air anormalement chaude pour la saison, qui se verra être totalement balayée en moins de 48 heures. Alors que cette masse était de +12 à +15°C au-dessus des moyennes (!!), c'est un air venu de contrées plus polaires qui devrait nous envahir, de quoi rebasculer sous les moyennes saisonnières.


Anomalie des températures de la masse d'air (à 1500m d'alt.) - du 13 au 19 avril 2024 - Modèle GFS via WxCharts

 

Exit la douceur (chaleur), place donc à des températures rafraîchies et même dignes d'une toute fin d'hiver. Alors que les excédents thermiques étaient remarquables ce week-end, la semaine à venir s'annonce donc fraîche sur l'ensemble des régions, notamment dans le quart Nord-Est où nous pourrions être en moyenne 4 à 6°C sous les moyennes d'une mi-avril entre le 15 et le 21 avril. Une fraîcheur qui concernera d'ailleurs une très grande partie de l'Europe (seuls les Balkans et la Péninsule Ibérique pourraient y échapper).


Anomalie prévue des températures - semaine du 15 au 21 avril 2024 - ECMWF

 

Cet air plus frais devrait déjà gagner du terrain sur les régions du Nord-Ouest à partir de la journée de ce dimanche, de quoi repasser sous les 20°C (tandis qu'une chaleur estivale perdurera encore au Sud avec des pointes une nouvelle fois flirtant avec les 30°C). La chute sera toutefois radicale lundi puisque les 20°C ne seront plus dépassés sur toute la moitié Nord, et nous ne dépasserons même plus des 12 à 14°C le long des côtes de la Manche !

 

A partir de mardi, la douceur se sera évacuée sur tout le pays puisque les 20°C peineront même à être franchis près de la Méditerranée (le tout sous un régime de mistral et de tramontane). Au Nord, nous observerons des températures de 10 à 12°C en moyenne au meilleur de la journée, et parfois moins dans le Nord-Est. En à peine 2-3 jours, la chute sera donc d'environ 15°C sur un grand nombre de régions !


Températures maximales prévues - dimanche 14 et lundi 15 avril 2024 - Météo-Villes

 


Températures maximales prévues - mardi 16 et mercredi 17 avril 2024 - Météo-Villes

 

Mais si les températures seront très fraîches l'après-midi, elles pourront même se montrer froides sur certains secteurs au réveil. En effet, en fonction de la couverture nuageuse, il n'est pas exclu d'observer de faibles gelées en plaine en seconde partie de semaine, avec une probabilité un peu plus importante durant la matinée de jeudi (à confirmer).


Probabilité de gelées matinales - du 16 au 20 avril 2024 - ECMWF

 

L'évaluation de cette probabilité de gelée reste encore difficile à évaluer, car elle dépendra de la vitesse des vents mais également de l'absence où non de couverture nuageuse (brouillards / nuages bas), ceci restant d'une fiabilité médiocre à aussi longue échéance.

Toutefois, les possibles gelées attendues devraient rester faibles (0 à -2°C) selon les projections actuelles. En dehors des zones de relief (Pyrénées, Massif-Central, Alpes, Jura, Vosges), ces faibles gelées pourraient être observées principalement sur quelques plaines de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand-Est. Des gelées blanches (températures très faiblement positives) seront également possibles de manière plus étendu depuis les Hauts-de-France jusqu'au Limousin, en passant par les zones rurales de l'Île-de-France et du Centre-Val-de-Loire.


Risque de gelées - période du 17 au 21 avril 2024 - Météo-Villes

 

Si ces gelées sont parfaitement communes et classiques en cette période de l'année, la problématique est toute autre. En effet, le réveil de la nature a été très hâtif cette année, en raison de conditions douces cet hiver, voire chaudes en ce début de printemps. En cette fin de première décade d'avril, la végétation est largement en avance par rapport à la moyenne, et toute gelée possible d'ici les Saints-de-Glace (mi-mai) pourrait fortement fragiliser cette végétation et avoir des conséquences néfastes sur l'agriculture (n'hésitez pas à consulter notre article dédié sur le sujet publié cette semaine >>).

 

La situation sera donc à suivre attentivement pour toute la seconde partie du mois d'avril. En attendant, consultez nos prévisions nationales expertisées et actualisées quotidiennement >>

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-de-la-fraicheur-et-de-possibles-gelees-la-semaine-prochaine
<![CDATA[Va-t-on vers une longue période de temps plus calme ?]]> Retour au calme après plusieurs mois excessivement perturbés

Ces derniers mois ont été marqués par un temps particulièrement humide et perturbé sur notre pays. A partir de la seconde moitié du mois d'octobre 2023, les dégradations se sont en effet montrées particulièrement récurrentes et actives, apportant des précipitations abondantes sur la quasi totalité de la France.

Évolution de l'indicateur de précipitations sur la France durant l'année 2023 – Infoclimat.fr

 

Ce temps excessivement perturbé a ensuite persisté depuis le début de cette année 2024, apportant une nouvelle fois des précipitations excessives et de nouvelles inondations parfois majeures.

Évolution de l'indicateur de précipitations sur la France depuis le début de l'année 2024 – Infoclimat.fr

 

Un temps sensiblement plus calme est toutefois de retour ces derniers jours sur notre pays avec même le retour des hautes pressions. La situation synoptique a en effet évolué, le flux océanique très perturbé laisse en effet place à un temps plus anticyclonique sur l'Europe de l'Ouest, repoussant les zones dépressionnaire plus au Nord et apportant un flux de Nord-Ouest bien moins humide sur notre pays. 

 

Comparaison des situations atmosphériques entre ces derniers mois et les prochains jours - Météo-Villes 

 

Ces hautes pressions devraient persister dans les prochains jours sur l'Ouest de l'Europe et continuer d'influencer la France jusqu'à la semaine prochaine, même si celui-ci reculera temporairement vers l'Atlantique en début de semaine prochaine avant de s'étendre de nouveau vers notre pays par la suite.

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 12 au 19 avril 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, les perturbations devraient rester majoritairement à l'écart de notre pays dans les prochains jours, même si le recul temporaire de l'anticyclone laissera passer de faibles perturbations et/ou averses, notamment sur l'Est de la France, cette région se retrouvant plus en marge des hautes pressions sur l'Atlantique.

 

Animation des cumuls de précipitations en 24h sur la France du 12 au 20 avril 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Dans l'ensemble, les cumuls resteront faibles, bien loin de ce que nous avons pu connaître ces derniers mois, en témoigne les anomalies de précipitations attendues pour la semaine du 15 au 22 avril. Aucun risque d'inondation n'est de ce fait à déplorer pour les prochains jours, contrairement aux semaines précédentes. 

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe pour la semaine du 15 au 21 avril 2024 – ECMWF

 

Le temps globalement sec persistera-t-il par la suite ?

Si la semaine du 15 au 21 avril devrait donc se montrer plus sèche que ce que la France a pu connaître ces derniers mois, qu'en sera-t-il de la semaine suivante ?

D'après les dernières prévisions, les hautes pressions pourraient se propager de nouveau vers la France en fin de semaine prochaine et persister au moins jusqu'en milieu de semaine du 22 au 28 avril, assurant un temps de nouveau calme et majoritairement sec sur notre pays.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe du 18 au 25 avril 2024 – CFS via TropicalTidBits

 

On notera toutefois des anomalies de précipitations positives près de la péninsule ibérique, marquant le probable retour de conditions plus perturbées sur le Sud-Ouest de l'Europe en fin d'échéance, se propageant peu à peu vers le Sud-Ouest de la France.

 

Ces conditions plus perturbées pourraient ensuite se propager de nouveau vers notre pays en seconde partie de semaine du 22 au 28 avril 2024 et possiblement persister jusqu'au début du mois de mai, apportant de nouvelles précipitations parfois abondantes, surtout sur l'Ouest et le Sud du pays.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe du 25 avril au 2 mai 2024 – CFS via TropicalTidBits

 

Des incertitudes persistent toutefois sur la date exacte à laquelle ces conditions plus humides devraient de nouveau s'imposer. Le modèle européen ECMWF envisage par exemple une semaine du 22 au 28 avril plus sèche sur notre pays avec un temps perturbé s'imposant plus franchement entre la fin du mois d'avril et le début du mois de mai.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe pour la période du 22 avril au 6 mai 2024 – ECMWF

 

Cette période globalement plus calme et sèche que va connaître la France dans les prochains jours devrait donc persister au moins jusqu'à la dernière décade du mois d'avril avant le retour d'un temps de nouveau plus humide et perturbé, vraisemblablement après le 22/24 avril d'après les dernières modélisations.


Des prévisions qui resteront toutefois à préciser dans les prochains jours, dont vous pouvez suivre l'évolution grâce à notre bulletin quotidien >>

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/va-t-on-vers-une-longue-periode-de-temps-sec
<![CDATA[Le réveil de la nature est-il en avance cette année ?]]> Un réveil précoce de la végétation cette année

Le printemps marque chaque année le réveil de la nature avec l'éclosion de nombreuses fleurs et une végétation retrouvant peu à peu des couleurs bien plus vives grâce à l'augmentation progressive des températures et de la durée du jour.

La nature sort en effet de son état de dormance et commence son débourrement puis sa floraison entre la fin de l'hiver et le début du printemps, en général entre mars et avril.

Les 4 saisons de l'arbre - États Sauvages

 

Toutefois, lorsque les conditions climatiques sont favorables (temps humide et doux), la végétation peut se réveiller plus tôt qu'à l'accoutumée comme ce fut par exemple le cas cette année en raison de températures anormalement élevées depuis de nombreuses semaines. En février dernier, la nature avait en effet un mois d'avance sur de nombreuses régions européennes dont la France.

Avancée de la végétation au 14 février 2024 – Carte : EDO via Copernicus

 

Depuis, la douceur est restée largement dominante sur notre pays avec même les premiers coups de chaleur observés en ce début avril, le tout après plusieurs mois parfois records en terme de précipitations, des conditions qui continuent de favoriser le développement de la végétation.

Évolution de l'indicateur thermique du 1er janvier au 11 avril 2024 – Via Infoclimat.fr

 

La végétation a-t-elle encore de l'avance actuellement ?

La nature s'est donc réveillée bien plus tôt qu'à l'accoutumée cette année sur notre pays, d'abord sur le Sud et notamment le Sud-Ouest puis progressivement plus au Nord au fil des semaines. En cette fin de première décade d'avril, la végétation est toujours en avance par rapport à la moyenne, ce qui est visible sur la totalité du pays.


Par exemple, cette végétation est bien plus avancée que l'année dernière à la même période du côté du château de Chambord dans le Loir-et-Cher. Alors qu'en avril 2023 les arbres avaient seulement commencé leur floraison, celle-ci est déjà bien établie en avril 2024 avec une végétation très colorée et développée pour la période.

Comparaison de la végétation à Chambord entre avril 2023 et avril 2024 – Webcam via Skaping

 

Cette avancée est également visible du côté d'Hendaye (64) où les arbres sont également plus développés que l'année dernière à la même période. Ceci est notamment dû à une douceur (voire une chaleur) très récurrente depuis de nombreuses semaines sur le secteur faisant suite à un hiver excessivement pluvieux, des conditions optimales pour un développement précoce de la nature.

 

Comparaison de la végétation à Hendaye entre avril 2023 et avril 2024 – Webcam via Skaping

 

Sur de nombreuses régions, la nature est même plus avancée qu'à la même période en 2022 alors que celle-ci était déjà particulièrement développée pour un mois d'avril. Il est d'ailleurs important que le développement de la végétation se rapprochait plus franchement de la normale en 2023 alors que celui-ci se montrait déjà très en avance en 2022, encore plus donc en 2024.

Comparaison de la végétation à Digoin (71) entre avril 2022, 2023 et 2024 – Via Skaping

 

Le développement important pour la période de la nature est également visible plus en altitude avec une végétation là aussi très verte même au-dessus de 400-500m d'altitude, comme visible sur la webcam des hauteurs de Grenoble.

Comparaison de la végétation à Grenoble (38) entre avril 2022, 2023 et 2024 – Via Skaping

 

La nature s'est donc réveillée tôt cette année et a continué de largement se développer depuis en raison de conditions douces et encore régulièrement humides faisant déjà suite à un hiver excessivement pluvieux et doux sur la grande majorité de la France. Ainsi, la végétation a à ce jour plusieurs semaines d'avance sur la totalité du pays et même jusqu'en montagne.

 

Une mauvaise nouvelle pour les allergiques

Cette végétation en avance apporte également de nombreux problèmes pour les personnes sensibles aux allergies avec la présence de nombreux pollens dans l'atmosphère actuellement, notamment les pollens de bouleaux dont le pic est toutefois passé.

Risques allergiques sur la France ce 11 avril 2023 – Via pollens.fr

 

On note d'ailleurs déjà l'apparition de pollens de graminées sur l'Ouest et le Sud du pays depuis la fin du mois de mars, ce qui est bien plus tôt qu'à l'accoutumée, la saison des graminées commençant en général au début du mois de mai !

 

Risques allergiques pour les pollens de graminées à la fin du mois de mars 2024 et calendrier pollinique – Via pollens.fr et SantéMagazine

 

Le répit entre la saison des bouleaux et la saison des graminées ne sera donc que très relatif pour les allergiques, l'avancée de la végétation engendrant déjà le production de plus en plus de pollens dans notre atmosphère.

 

 

D'autre part, l'arrivée de l'air froid la semaine prochaine fait craindre l'apparition de quelques gelées (notamment sur les régions les plus continentales), fragilisant et exposant la végétation très avancée.

Températures minimales prévues entre mercredi 17 et samedi 20 avril 2024

 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/le-reveil-de-la-nature-est-il-en-avance-cette-annee
<![CDATA[Nouveau coup de chaud après la fraîcheur : les températures font les montagnes russes]]>

Alors que la fraîcheur est de retour depuis 48 heures, le thermomètre s'apprête à s'envoler de nouveau vers des niveaux estivaux en fin de semaine. Ces derniers temps, le thermomètre fait les montagnes russes.

 

Dorsale anticyclonique et retour de la chaleur

Le temps s'est calmé en France ce mercredi 10 avril 2024 car les pressions sont en nette hausse sous l'effet d'une dorsale anticyclonique. Cette dernière est en train de s'établir entre les Açores et l'Europe Centrale. Dans les prochains jours, elle va advecter une masse d'air d'origine subtropicale, remontant peu à peu sur la France. Comme l'illustre la carte ci-dessous, la température de la masse d'air vers 1500m sera de nouveau à des niveaux exceptionnels voire records (en rose) d'ici au samedi 13 avril 2024 ! Logiquement, les températures au sol vont donc s'envoler de plus belle.

Écart à la normale de la masse d'air (vers 1500m) pour le samedi 13 avril 2024 (record en rose) - via polarwx.com

 

 

Le redoux s'affirmera ce jeudi 11 avril 2024 avec des températures maximales comprises entre 17 et 20°C sur une grande partie de la France (jusqu'à 23°C en Méditerranée) mais le véritablement réchauffement se produira le vendredi 12 avril avec des maximales atteignant la barre des 25°C jusqu'en Aquitaine tandis qu'il fera souvent 20 à 23°C dans la moitié nord. C'est la journée du samedi 13 avril qui sera la plus estivale puisque les 25°C devraient être atteints jusqu'en Île-de-France et en Alsace ! Au sud de la Loire, il fera souvent 26 à 29°C (localement 30°C au pied des Pyrénées). La journée de dimanche restera estivale au sud mais un air plus frais reviendra par le nord-ouest.

Températures maximales prévues du jeudi 11 au dimanche 14 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Nouvelle chute en début de semaine prochaine

Ce retour de la chaleur ne sera pas durable, bien au contraire ! Après le flux sud-ouest venu des régions subtropicales, notre pays basculera de nouveau en flux de secteur nord-ouest en début de semaine prochaine, en lien avec une dépression circulant de la Mer du Nord vers la Mer Baltique. Ainsi, la masse d'air exceptionnellement chaude sera suivie par un air très frais venu du nord de l'Atlantique, à l'image des contrastes thermiques que nous avons déjà observés ces derniers jours.

Masse d'air vers 1500m du samedi 13 au mercredi 17 avril 2024 - via wxcharts.com

 

 

Si vous aimez la chaleur, il faudra donc profiter du week-end car l'atmosphère va radicalement se rafraîchir dès le lundi 15, pour la mi-avril 2024. En journée du mardi 16 avril 2024, les températures maximales devraient plafonner entre 10 et 13°C sur les trois quarts de la France, grimpant jusqu'à 16-18°C en Méditerranée. Ainsi, nous passerons de valeurs remarquablement élevées pour la saison à des valeurs quelques degrés inférieures aux normales. Les montagnes russes continuent !

Températures maximales prévues les lundi 15 et mardi 16 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Les montagnes russes ces dernières semaines

Cela fait plusieurs semaines que le thermomètre souffle le chaud et le froid. En deuxième décade de mars, la France avait connu une période de douceur exceptionnelle, suivie par un coup de fraîcheur lors de la dernière décade du mois. Début avril, les températures se sont envolées vers des sommets jamais atteints si tôt dans la saison avant de s'effondrer brutalement le mardi 9 avril. En fin de semaine, le thermomètre s'envolera de plus belle pour atteindre un nouveau pic exceptionnel le samedi 13 avril avant qu'un nouveau coup de fraîcheur n'arrive à la mi-avril... Notons que si les températures font les montagnes russes, les pics de chaleur sont bien plus exceptionnels que les coups de fraîcheur (dont l'intensité reste classique à cette saison).

Indicateur thermique en France de la mi-mars à la mi-avril 2024 – graphique infoclimat.fr

 

 

Ces derniers temps, le courant jet ondule très fortement sur l'Atlantique et l'Europe, comme l'illustre l'animation ci-dessous. C'est ce dernier qui est à l'origine de ces changements de masses d'air successifs avec une alternance de flux de secteur sud à sud-ouest et de flux de secteur nord-ouest, amenant tantôt des masses d'air venues d'Afrique ou des Açores et tantôt des masses d'air venues du nord de l'Atlantique. De tels contrastes peuvent surprendre, mais il ne faut pas oublier qu'ils caractérisent le printemps français. À cette saison, le froid polaire se décharge épisodiquement vers nos latitudes tandis que l'air chaud s'emmagasine sur le nord de l'Afrique. En fonction de l'orientation du flux, la France peut donc être soumise à des températures très différentes.

Vitesse et orientation du courant jet du mercredi 10 au mercredi 17 avril 2024 – via meteociel.fr

 

S'il est courant d'observer de forts contrastes thermiques au cours du printemps, il faut avouer que le réchauffement climatique permet de les accentuer car les masses d'air chaud sont plus imposantes qu'auparavant sur le nord de l'Afrique. Nous pouvons donc atteindre des valeurs estivales de plus en plus tôt dans la saison. Lorsque le flux bascule ensuite au nord-ouest, la chute peut être vertigineuse, à l'image de ce que nous avons vécu ces derniers jours et de ce qui nous attend d'ici à la mi-avril.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/nouveau-coup-de-chaud-apres-la-fraicheur-les-temperatures-font-les-montagnes-russes
<![CDATA[Bilan des orages du 8 avril : une dégradation digne de l'été !]]>

Avec plus de 27.000 éclairs détectés en France, la vague orageuse de la fin du journée du lundi 8 avril 2024 a pris des airs de dégradation estivale en produisant des phénomènes forts.

 

Impressionnant conflit de masses d'air

Avec un anticyclone se décalant sur l'Europe Centrale, un flux de sud vecteur d'air chaud en provenance d'Afrique concernait encore la France ce lundi 8 avril 2024. L'origine du flux est confirmée par la présence de poussières de sable du Sahara, encore nombreuses dans le ciel du sud et de l'est de l'hexagone ce lundi. Dans le même temps, les basses pressions atlantiques s'affirmaient avec le creusement de la tempête Pierrick entre la Bretagne et l'Irlande. Celle-ci engendrait la bascule du flux au secteur ouest sur les régions océaniques, amenant un air nettement plus frais. C'est donc un impressionnant choc de masses d'air qui s'est produit sur la France.

Situation météo en Europe le lundi 8 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Ce qui fait le caractère exceptionnel de ce conflit de masses d'air, c'est la masse d'air remarquablement chaude qui a survolé la France ces derniers jours. Avec des températures qui atteignaient encore 18°C à 1500 mètres dans l'est ce lundi, nous étions influencés par une masse d'air digne de l'été ! À l'inverse, les températures faiblement négatives mesurées à cette altitude sur la Bretagne sont nettement plus classiques pour un début avril, mais elles se situaient 20°C sous les valeurs enregistrées à l'est ! Avec un tel conflit, les ingrédients étaient réunis pour une dégradation orageuse marquante.

Température de la masse d'air vers 1500m ce lundi 8 avril 2024 - via wxcharts.com

 

 

Plus de 27.000 éclairs !

Le nombre d'éclairs comptabilisés sur cette seule journée du lundi 8 avril 2024 montre le caractère estivale de cette dégradation orageuse. Plus de 27.000 éclairs ont été détectés dans le ciel de France, principalement le long de deux axes allant des Hautes-Pyrénées à la Champagne et de la Haute-Normandie au Nord. Certains départements ont été littéralement mitraillés : on a enregistré plus de 2.800 éclairs dans le seul département du Pas-de-Calais !

Éclairs détectés sur la seule journée du lundi 8 avril 2024 - via lightningmaps.org

 

 

Par ailleurs, pas moins de 7.296 impacts de foudre (éclairs nuage-sol) ont été comptabilisés par le réseau Météorage sur cette seule journée du 8 avril 2024, alors que la moyenne d'un mois d'avril entier est de 12.900 ! Ces chiffres attestent du caractère remarquable de cette dégradation, s'apparentant bien plus à une vague orageuse digne de la saison estivale qu'aux premiers orages de printemps.

Impact de foudre entre Châlons et Sézanne (51) en soirée du lundi 8 avril 2024 - photo Kévin Leclercq

 

 

Grêlons et supercellules

Cette dégradation a produit plusieurs orages de nature supercellulaire entre le sud-ouest et l'ouest de la Bourgogne. Ces derniers ont généré des chutes de grêle localement marquées, occasionnant des dégâts dans certaines communes. Le sud et l'est du département du Gers ont été fortement touchés, au passage d'une supercellule très active qui a donné des grêlons de 3 à 4 centimètres de diamètre, comme le montre le cliché ci-dessous à l'Isle-Arné.

Grêlons de 4 cm de diamètre à l’Isle-Arné (32) ce lundi 8 avril 2024 – photo François Polesello

 

 

Un peu plus au nord, le département de l'Yonne a également été touché par de violents orages en soirée du lundi 8 avril 2024. Plusieurs supercellules ont sillonné le département en produisant là aussi des grêlons de 2 à 4 centimètres de diamètre. Les plus gros sont tombés dans l'agglomération de Sens où ils ont occasionné des dégâts sur les toitures et laissé des traces sur la carrosserie des véhicules.

Gros grêlons et dégâts près de Sens dans l'Yonne ce lundi 8 avril 2024 – photos via Météo 89

 

 

Orages estivaux en avril : l'exemple de 1961

La première décade d'avril 1961 est tout simplement la deuxième plus chaude en France depuis le début des relevés. Depuis, seule la première décade d'avril 2011 (un mois hors norme) a fait mieux ! Les températures s'envolent dans le pays et se maintiennent à des niveaux remarquables pendant une semaine entière. Au terme de cette séquence, le retour de l'air océanique s'accompagne de violents orages en Picardie et Île-de-France. Les villes d’Écouen et de Fontenay-en-Parisis (Val d’Oise) sont dévastées par des torrents de boue tandis que de gros grêlons tombent sur Saint-Quentin et Beauvais ainsi que dans le centre des Yvelines (Trappes).

Orages violents et torrent de boue en région parisienne du 9 avril 1961 - Chronique Météo Villes

 

La multiplication des épisodes de chaleur précoce tend à élargir la saison des orages violents, pouvant débuter plus tôt et se terminer plus tard. Ces dernières années, des vagues orageuses virulentes ont pu être observées en mars/avril ou encore en octobre.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-des-orages-du-8-avril-une-degradation-digne-de-l-ete
<![CDATA[Quand la chaleur s'invitait début avril avant le réchauffement climatique]]>

Les températures enregistrées ces derniers jours sont exceptionnelles. Une telle chaleur a-t-elle déjà été observée à cette saison avant l'accélération du réchauffement ? Retour sur les épisodes avant 1980.

 

Début avril 1969

Si le XXIème siècle nous a offert plusieurs coups de chaleur remarquables au début du mois d'avril, il est arrivé que le thermomètre s'envole à cette saison à une époque plus ancienne, sous un climat nettement moins réchauffé qu'aujourd'hui. Ce fut par exemple le cas à la fin du mois d'avril 1969. Les 9 et 10 avril, des températures modérément chaudes sont mesurées dans plusieurs régions. Il fait jusqu'à 25°C en Île-de-France, des niveaux records à cette époque. La presse locale titre que c'est "la canicule" à Paris. Si ce terme est évidemment inapproprié, il montre l'étonnement face à de telles températures début avril...

 

Températures élevées en France à la fin du mois d'avril 1969 - Chronique Météo Villes & infoclimat.fr

 

 

Début avril 1961

La première décade d'avril 1961 est tout simplement la deuxième plus chaude en France depuis le début des relevés. Depuis, seule la première décade d'avril 2011 (un mois hors norme) a fait mieux ! Les températures s'envolent dans le pays et se maintiennent à des niveaux remarquables pendant une semaine entière. Montélimar connaît 5 jours de chaleur (+ de 25°C) consécutifs et culmine à 29,7°C le 8 avril 1961, un record pour une première quinzaine d'avril qui n'a pas été battu depuis ! Le sud n'est pas le seul à être concerné. À Paris, le thermomètre grimpe jusqu'à 24°C et on relève près de 27°C en Alsace !

La première décade d'avril 1961 est la deuxième plus chaude en France, derrière 2011 - via infoclimat.fr

 

 

Du 13 au 21 avril 1949

Du 13 au 21 avril 1949, un anticyclone sur la Mer Baltique fait remonter de l'air venu d'Afrique et l'hexagone connaît l'épisode de chaleur le plus marqué jamais observé si tôt dans la saison. D'ailleurs, la deuxième décade d'avril 1949 reste à ce jour la plus chaude jamais observée en France ! La chaleur envahit d'abord le sud avec 30°C dans le Languedoc-Roussillon le 13 avril 1949. Dès le 16 avril, les fortes chaleurs remontent vers le nord avec 29,8°C à Orléans, 30,1°C à Paris (et 31,3°C à Clermont-Ferrand) ! Le 18 avril 1949, on atteint 30,2°C à Paris, valeur qui reste à ce jour le record d'avril dans la capitale !

Réanalyse des masses d'air à la mi-avril 1946 - via wetterzentrale.de

 

 

Du 10 au 13 avril 1939

L'un des épisode de chaleur précoce les plus marquants datant du siècle dernier s'est produit du 10 au 13 avril 1939. À quelques mois du début de la seconde guerre mondiale, le thermomètre s'était envolé vers des niveaux estivaux en première quinzaine d'avril, surprenant les Français. La barre des 25°C avait été dépassée dans de nombreuses régions. On avait pu mesurer 27°C à Strasbourg et Orléans, 28°C à Paris et 30°C à Bergerac ! Cette chaleur avait provoque une fonte des neiges en haute montagne avec des avalanches et des coulées de boue meurtrières dans les Alpes et les Pyrénées.

Ambiance estivale en forêt de Sannois (Val-d'Oise) au mois d'avril 1939 - Chronique Météo Villes

 

 

Du 1er au 3 avril 1926

Il y a près d'un siècle, le mois d'avril 1926 avait débuté par une météo exceptionnelle. Sous un flux de sud, une masse d'air venue du Maghreb remonte sur la France et fait s'envoler les températures. Dès les premiers jours d'avril, le thermomètre atteint la barre des 25°C dans de nombreuses régions du pays. Le 3 avril 1926, on mesure 24,4°C à Paris. La veille, le mercure atteint 28,2°C à la station de Marseille-Marignane. 98 ans plus tard, cette valeur est toujours le record de chaleur de la ville en première décade d'avril !

Réanalyse des masses d'air le 3 avril 1926 - via wetterzentrale.de

 

 

Le réchauffement accentue ces épisodes

Si la chaleur précoce pouvait être observée par le passé, les nombreux records décadaires enregistrés ces derniers jours (30°C en Alsace, 34°C dans les Pyrénées-Atlantiques) nous rappellent que ces épisodes sont non seulement nettement plus fréquents mais également plus intenses. Dans un climat qui se réchauffe de plus en plus, la chaleur précoce est de plus en plus banale alors qu'elle relevait de l'exceptionnel par le passé. D'ailleurs, la carte ci-dessous montre que les records de chaleur de la première décade d'avril sont en grandes majorités détenus par les épisodes de 2011, 2017 ou 2020, tous récents...

 

Records de chaleur en première décade d'avril (de 1900 à 2023) - Météo Villes

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/quand-la-chaleur-s-invitait-debut-avril-avant-le-rechauffement-climatique
<![CDATA[Orages, tempête et refroidissement après les records de chaleur]]> Ce week-end, nous avons observé un pic de chaleur remarquable sur le pays! Particulièrement court, cet épisode touche déjà à sa fin dans la plupart des régions...

Les records ont commencé à tomber le vendredi 5 avril, mais c'est bien la journée du samedi 6 avril qui restera gravée dans les annales de la climatologie française.

 

 

 

Une douceur inédite le samedi 06 avril au matin

 

La journée s'est ouverte avec des minimales inégalées en France pour un mois d'avril. Les températures ne sont pas descendues sous les +22.5°C à Biarritz, +22.9°C à Hendaye et la minimale officielle la plus haute concerne la rive espagnole avec +24.4°C à San Sabastian... Mais il n'y aura pas fait moins de +25°C durant la nuit du 5 au 6 avril!

 

D'autres minimales très douces ont été enregistrées sur des stations secondaires comme +22.5°C aussi à Bustince, +22.1°C à Mendive et +21.7°C à la Pointe de Socoa... Tous côtés français.

 

 

Minimales observées en °C le samedi 06 avril 2024 - Meteociel

 

Cette minimale de +22.5°C à Biarritz est absolument remarquable de part l'anomalie incroyable par rapport aux normes qu'elle fait apparaître.

 

Sur une courbe des températures minimales de la ville, on se rend compte que cette valeur est proche des minimales records... en été! (courbe grise pointillée supérieure)

 

 

Courbe composée sur les forums d'Infoclimat

 

Sur la courbe des anomalies normalisées de températures minimales, on peut également voir que cette anomalie fut la plus forte jamais mesurée à Biarritz, et de loin...! Avec un écart type de 4.9s... Valeur théoriquement impossible dans un contexte climatique stable. Il s'agit donc d'une valeur rendue possible via le forçage du Réchauffement Climatique.

 

 

Courbe composée sur les forums d'Infoclimat

 

 

La chaleur est restée remarquable durant la journée

 

 

Les records ont continué de tomber en série durant l'après-midi malgré la présence importante d'un voile chargé en sable du Sahara qui a significativement faussé les prévisions du week-end. Article à retrouver ici

Il est important de souligner que le record national absolu d'avril fut approché de quelques dixièmes de degrés! En 1ère décade d'un mois avec une hausse moyenne aussi forte, c'est absolument exceptionnel.

 

 

Records observés en France le 06 avril - Carte Meteociel

 

 

Vers une baisse des températures spectaculaire entre ce dimanche et mardi prochain...

 

 

Ce coup de chaleur est (heureusement?) aussi intense qu'éphémère. En météorologie nous parlons de "coup de chalumeau". En effet, dès ce dimanche les températures ont commencé à baisser sensiblement. Malgré des maximale élevées, les températures ont par la suite perdu jusqu'à 12°C par rapport à la veille à la même heure sur le Pays Basque ou même 14°C aux pieds des Pyrénées. Dans l'Ouest et le Nord du pays, cette baisse est en moyenne de 4 à 7°C.

 

Variation des températures en 24h entre samedi 16h et dimanche 16h - MeteoVilles

 

 

Mais c'est surtout demain que le changement s'annonce radical, une dépression nommée "Pierrick" va arriver avec une masse d'air océanique beaucoup plus fraîche.

Les températures remonteront très temporairement à l'avant du front froid notamment sur les régions  du Centre-Nord (Région Parisienne comprise), avant de subir une nouvelle baisse vertigineuse en cours de soirée et nuit suivante.

 

La dépression Pierrick arrive avec un vaste front froid à la mi-journée du lundi 08 avril - MeteoFrance

 

 

La carte des anomalies de masse d'air à 1500m montre ce changement passant d'une masse d'air exceptionnellement chaude entre samedi et dimanche à une masse d'air plutôt froide pour la saison dès lundi soir et surtout mardi (passage du rose au bleu).

 

 

Evolution des anomalies de masse d'air entre Samedi et Mardi - TropicalTidbits

 

 

 

Au sol, le changement est tout aussi spectaculaire...

 

Evolution des températures maximales prévues entre le lundi 08 avril et le mardi 09 avril 2024 - MeteoVilles

 

 

 

Une baisse des températures accompagnée d'un risque de tempête et d'orages

 

 

Avec ces contrastes de température important et l'arrivée de cette dynamique (contexte fortement dépressionnaire), des orages actifs concerneront une grande moitié Ouest du pays demain, et plus particulièrement la bande méridienne centrale, de Toulouse à Lille en passant par la Région Parisienne avec de nombreux orages. Bien entendu, ce type de phénomène reste localisé donc certaines villes pourront passer au travers (en échappant pas à la baisse des températures!).

 

 

 

Localisation des orages durant la journée du lundi 08 avril 2024 - Les orages apparaissent en orange et rouge - Arome/MeteoFrance/Meteociel

 

 

Au passage de la dépression, des rafales importantes pourraient être observées atteignant le niveau de tempête sur les Côtes de la Manche et la pointe bretonne. Probablement de belles vagues à attendre dans ces régions, et quelques dégâts sur la végétation qui commence à verdir (prise au vent plus importante).

 

 

Rafales de vent attendues en km/h pour le lundi 07 avril et la nuit suivante - certaines rafales (dans le Nord Est et le Sud Ouest) sont liées aux orages - Meteociel/MeteoVilles

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

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https://www.meteo-paris.com/actualites/orages-tempete-et-refroidissement-apres-les-records-de-chaleur
<![CDATA[Quand le sable du Sahara perturbe les prévisions météo]]> On nous promettait une journée exceptionnellement chaude, aux ressentis estivaux. A la fin de ce samedi, l'impression fut assez grise et un peu moins chaude qu'escompté. Que s'est-il passé?

 

 

Nuage chargé de sable du Sahara observé aux Sables d'Olonne ce 06 avril au matin - Skaping

 

 

Le sable du Sahara en grande partie responsable de ce décalage entre prévision et ressenti.

 

Le sable soufflé dans l'atmosphère depuis le Sahara n'a pas grand chose à voir avec le sable de plage que vous connaissez habituellement. Pour être transporté sur de longues distances, les grains doivent être extrêmement légers (et donc fins). Les grains, de quelques micromètres de diamètre, s'apparentent donc plus à des poussières limoneuses.

 

 

Advection de poussière de sable du Sahara sur la France et l'Europe de l'Ouest entre le Samedi 06 et le Lundi 08 avril 2024 - Skiron

 

 

Une histoire de noyaux de condensation

 

L'atmosphère présente naturellement des aérosols, poussières, pollens, cristaux de glace ou même pollution aux particules fines... Ceux-ci servent de "point d'accroche" (points de nucléation / noyaux de condensation) à la vapeur d'eau saturée dans l'air. Les molécules d'eau vont s'y précipiter et former une goutte à l'état liquide (effet Kelvin et Raoult), qui tiendra en suspension tant qu'elle est assez légère et/ou supportée par des courants ascendants. Un nuage se forme.

 

Schéma de formation d'une gouttelette d'eau à partir d'un aérosol solide - © Benoit Vié

 

 

L'apport de sable saharien dans l'atmosphère va fortement perturber la formation classique des nuages en apportant un nombre démesuré de noyaux de condensation par rapport à des conditions normales.

Mais, la quantité d'eau disponible reste la même donc les noyaux de condensation capturent moins d'eau par unité. Le nuage est donc formé de gouttelettes beaucoup plus nombreuses mais plus petites: Il est particulièrement dense et froid (il réfléchit beaucoup de lumière et ne laisse pas passer les Infrarouges).

Ces nuages anormaux associés aux tempêtes de sable présentent deux caractéristiques principales sur les images satellitaires qui permettent de les reconnaître immédiatement:

 

- Des sommets très froids, surtout la nuit. Ces nuages bloquent tout le rayonnement IR venu du sol et se refroidissent considérablement. Ils apparaissent donc particulièrement "brillants" sur les images satellites sur le canal IR.

 

 

Nuage de sable d'une dimension exceptionnelle sur l'Europe de l'Ouest le 17 mars 2022 - Sat24

 

 

- Un aspect caractéristique en "peau d'orange" sur l'imagerie visible. Etant très froids surtout à la fin de la nuit, des perturbations et micro-mouvements convectifs se produisent sur les couches limites du nuage, leur donnant un aspect grumeleux. Ce phénomène est surtout visible le matin.

 

 

Structure en "peau d'orange" observée ce 06 avril 2024 au matin - Canal Visible MeteoCiel

 

 

Cette structure peut également être observée par le bas comme ce fut le cas sur la Côte d'Azur le 30 mars 2024 au matin alors qu'un nuage issu d'une tempête de sable particulièrement épais survolait la région. L'aspect en peau d'orange est ici bien visible dans l'ambiance orange.

 

 

Nuage de sable en "peau d'orange" observé dans le massif de l'Estérel le 30 mars 2024 - Image Jérémie GAILLARD

 

 

Des conséquences bien visibles sur le temps sensible ce Samedi 06 avril 2024

 

Un nuage surchargé en noyaux de condensation a donc survolé le pays durant cette journée. Ce phénomène est mal appréhendé par les modèles météo qui voyaient des nuages élevés "classiques" plus lumineux. Malgré une chaleur proche des niveaux prévus, l'impression a donc été beaucoup plus grise et terne, entamant l'impression de beau temps.

 

 

Image satellitaire nationale du nuage de sable, son expansion et son aspect caractéristique en peau d'orange - Canal Visible MeteoCiel

 

 

Et, malgré une masse d'air au plus chaud aujourd'hui, certaines régions n'ont vu leur températures maximale que peu progresser depuis la veille, voire même régresser de quelques °C dans les régions du Sud-Ouest et de l'Arc Atlantique, où le nuage de sable fut le plus épais.

 

 

Evolution des températures en 24h entre le Vendredi 05 et le Samedi 06 avril 2024 à 15h loc. - MeteoVilles

 

 

Vers un risque de "pluie de boue" demain, dimanche 07 avril 2024

 

 

Ce nuage de sable sera dès demain poussé par un front froid avançant lentement d'Ouest en Est. Sur la zone de contact des pluies sont attendues, chargées de poussières limoneuses elles pourront prendre un aspect boueux, salissant toutes les surfaces et notamment vos voitures!

 

 

Arrivée du front froid le Dimanche 07 avril 2024, accompagné de pluies et d'une baisse des températures - MeteoVilles

 

 

Localisation du risque de "pluie de boue" et du nuage de sable ce Dimanche 07 avril 2024 - MeteoVilles

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/quand-le-sable-du-sahara-perturbe-les-previsions-meteo
<![CDATA[Neige au Québec, orages et tornades aux États-Unis,.. l'actualité météo dans le monde en ce début avril 2024]]> Tempête de neige tardive au Québec

Alors que la France et une partie de l'Ouest de l'Europe s'apprêtent à connaître un premier week-end d'avril particulièrement doux et même chaud avec un ressenti quasiment estival, l'inverse s'est produit cette semaine sur l'Est du Canada.

 

A l'arrière d'un vaste creux dépressionnaire circulant entre le Nord-Est des États-Unis et le Sud-Est du Canada, de l'air froid et humide s'est engouffré sur le Sud-Est du Canada, apportant un ressenti temporairement bien hivernal alors que le printemps vient de débuter.

Situation atmosphérique sur l'Amérique du Nord le jeudi 4 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

Outre des températures froides, c'est notamment la neige qui a fait parler d'elle sur le secteur, notamment du côté du Québec où on a pu relever jusqu'à 15 voire 20cm de neige en journée du 4 avril. 

15 à 20cm de neige à Montréal ce jeudi 4 avril 2024 – Photographie : Massa Délices Cuisine

 

C'est notamment la région de Montréal qui a reçu les quantités de neige les plus importantes avec jusqu'à 26cm relevés depuis la veille au soir. 

Quantités de neige sur le Québec entre le 3 et le 4 avril 2024 - MétéoMédia

 

La tempête s'est ensuite décalée vers l'Est ce vendredi, touchant notamment les régions du Maine aux Etats-Unis et le Nouveau-Brunswick avec là encore plus de 10/15cm de neige par endroit. 

 

Ce type d'épisode n'est toutefois pas exceptionnel sur ce secteur, la neige tombant encore relativement régulièrement de façon temporaire en avril. On relève en effet environ 13cm de neige en moyenne à Montréal durant ce mois, même si les épisodes sont généralement moins prolifiques que celui ayant concerné la région ce jeudi. Le record d'épaisseur de neige en 24h est d'ailleurs détenu par la journée du 9 avril 2000 où il était tombé 34cm de neige sur Montréal.

 

Tornades et violents orages aux États-Unis

L'arrivée du printemps rime avec la multiplication des dégradations orageuses virulentes aux États-Unis. Ce fut effectivement le cas entre le 1er et le 3 avril avec la survenue d'une violente dégradation circulant du Centre à l'Est du pays.

 

Le 1er avril, ce sont notamment les régions allant du Texas au Sud de l'Indiana qui ont été concernés par de violents orages producteurs de fortes chutes de grêle, de violentes rafales de vent et d'au moins 20 tornades engendrant des dégâts parfois notables.

 

Le lendemain, la dégradation s'est décalée sur l'Est du pays avec là encore de nombreux orages parfois violents. 37 tornades ont été recensées pour cette seule journée, la plupart restant heureusement de relativement faible intensité mais provoquant tout de même des dégâts et plusieurs blessés.

 

Tornade et dégâts associés à Georgetown dans l'Indiana le 2 avril 2024 – Via AccuWeather

 

La dégradation s'est ensuite évacuée le lendemain sur l'extrême Est du pays, donnant encore 2 tornades, l'une en Floride et l'autre dans l'état de Virginie ainsi que des orages parfois violents une nouvelle-fois. 

Impact de foudre sur la Statue de la Liberté ce 3 avril 2024 – Via Twitter @DanTVusa

 

Si un temps plus calme est temporairement revenu sur le pays, de nouvelles dégradations orageuses virulentes sont toutefois attendues dans les prochains jours, notamment entre les Grandes Plaines et le Sud des États-Unis.

 

Forte instabilité au Moyen-Orient

Il n'y a pas qu'aux États-Unis que les orages font parler d'eux ces derniers jours, une partie du Moyen-Orient est également concerné par une succession de violentes dégradations depuis la fin du mois de mars.

Ces orages successifs ont par exemple engendré des chutes de grêle abondantes et parfois dommageables et de puissantes rafales de vent du côté de l'Arabie-Saoudite.

Chutes de grêle et camion renversé suite aux violentes rafales près de Wadi Al-Dawasir en Arabie-Saoudite ce 2 avril 2024 – Via Twitter @Arab_Storms

 

Outre la grêle et le vent, d'importantes précipitations ont également été observées, engendrant des inondations parfois notables et de nombreux dégâts.

Inondations en Arabie-Saoudite suite à de violents orages au début du mois d'avril 2024 – Via Twitter @Arab_Storms

 

Record de chaleur en Afrique :

Les températures sont particulièrement élevées pour un début avril sur une partie du continent africain. Le 3 avril, on a pu relever jusqu'à 48,5°C à Kayes au Mali, la température la plus élevée jamais relevée en avril en Afrique mais également la valeur la plus haute jamais relevée dans le monde à cette période de l'année.

Record de chaleur en Afrique ce 3 avril 2024 – Fond de carte : WX CHARTS

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/neige-au-quebec-orages-et-tornades-aux-etats-unis-l-actualite-meteo-dans-le-monde-en-ce-debut-avril-2024
<![CDATA[Retour sur les inondations dramatiques de mars 1930 dans le sud-ouest]]> Il y a 94 ans, la France connaissait un début mars remarquablement pluvieux. Les inondations du début du printemps 1930 ont marqué les esprits des habitants du sud-ouest, durement touchés.

 

Une goutte froide responsable

À la fin du mois de février 1930, une dépression atlantique se positionne sur le golfe de Gascogne. Celle-ci se décale vers l'Espagne au début du mois de mars 1930 où elle s'isole en goutte froide, entourée de hautes pressions. Peu mobile, cette anomalie dépressionnaire entretient une météo agitée durant plusieurs jours. Situé au plus près de ces basses pressions, le sud-ouest subit les précipitations les plus importantes. Elles débutent dès le 28 février 1930 et se prolongent jusqu'au 3 mars sans perdre de leur intensité. Pendant quatre jours, des pluies exceptionnelles arrosent le sud-ouest de l'hexagone.

Situation météo en Europe pour le samedi 6 avril 2024 - Météo Villes

 

Vieux d'un peu moins d'un siècle, cet épisode pluvieux remarquable et ses conséquences sont bien documentées mais les relevés météorologiques manquent. En quelques jours, ce sont des centaines de millimètres de pluie qui tombent entre le Languedoc et le sud du Massif Central. Ce sont surtout la Garonne et le Tarn ainsi que leurs affluents qui subissent des crues exceptionnelles, impactant la Garonne, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne, le Tarn, l'Aude et l'Hérault.

 

 

Le bassin du Tarn ravagé

C'est dans le bassin du Tarn et son affluent l'Agout que les crues sont les plus dramatiques. À Saint-Sulpice-la-Pointe dans le Tarn, la crue de l'Agout a atteint 19,50 mètres, record européen de hauteur de crue ! Les eaux ont emporté le tablier du pont suspendu sur l’Agout. À Rabastens, la crue du Tarn atteint 18 mètres, un niveau également inédit. Certains villages sont engloutis, comme Reyniès sur l'image ci-dessous. La hauteur d'eau dépassait les 3 mètres dans certaines rues (marques visibles sur les murs de l'église en bas à gauche du cliché) ! Dans ce village, 20 personnes perdent la vie.

Le village de Reyniès détruit par la crue du Tarn début mars 1930 - Chronique Météo Villes

 

 

Le soir du 3 mars 1930, le remblai ferré et la digue protégeant la commune de Moissac subissent une rupture soudaine. En quelques minutes, les eaux du Tarn engloutissent plusieurs quartiers de la ville, entraînant la mort de 130 personnes rien qu'à Moissac ! Le bilan aurait pu être encore plus lourd car certains habitants vivant dans les zones englouties assistaient à un cirque en représentation au moment de la rupture.

Maisons détruites par la crue du Tarn à Moissac (82) début mars 1930 - archives départementales du Tarn-et-Garonne

 

 

Tout le bassin du Tarn est durement éprouvé et les grandes villes n'y échappent pas. À Montauban, le faubourg Saplacou est ravagé par les eaux en furie du Tarn. Certaines habitations sont littéralement rasées, comme le montre la photo d'archive ci-dessous. Outre les 130 morts de Moissac, cette crue historique du Tarn fera plusieurs dizaines de victimes tout le long du cours d'eau.

Le Faubourg Saplacou de Montauban (82) ravagé par la crue du Tarn début mars 1930 - archives départementales du Tarn-et-Garonne

 

 

La Garonne fortement touchée

Alimentée par la crue historique du Tarn, la Garonne subit aussi une crue très importante au début du mois de mars 1930. L'onde de crue se propage jusqu'à l'océan avec des débordements importants observés sur l'ensemble du tronçons. Certaines communes sont gravement touchées avec des quartiers noyés et des habitations détruites, comme le montre la photo d'archive ci-dessous prise à Couthures-sur-Garonne dans le département du Lot-et-Garonne.

Maison détruite par la crue de la Garonne à Couthures-sur-Garonne (47) début mars 1930 - via Wikipedia

 

 

Cette crue majeure de la Garonne se propage jusqu'à l'océan, touchant notamment Bordeaux. En amont de la capitale girondine, La Réole est fortement touchée comme l'illustre le cliché ci-dessous. La ville d'Agen figure aussi parmi les plus gravement impactées : la majorité de son territoire est inondée. Si la crue de la Garonne fut moins meurtrière que celle du Tarn, on dénombre quand même quelques dizaines de victimes, dont 5 rien qu'à Agen.

Crue dramatique de la Garonne à La Réole (33) début mars 1930 - photo d'archive

 

Le bilan de ces inondations fut catastrophique avec au moins 230 morts selon les sources les plus prudentes. D'autres avancent des chiffres de plus de 300 victimes. Par ailleurs, des milliers de maisons ont été détruites par les crues, faisant plus de 10.000 sans abris.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-sur-les-inondations-dramatiques-de-mars-1930-dans-le-sud-ouest
<![CDATA[Les 30°C sont-ils atteignables ce week-end en France ?]]>

Le premier véritable coup de chaleur se produira en fin de semaine, arrivant très tôt dans la saison. Des records vont-ils tomber ? Météo Villes fait le point sur les dernières prévisions.

 

Flux de sud et masse d'air exceptionnelle

En seconde partie de semaine, les hautes pressions s'installeront sur l'Europe Centrale tandis que les basses pressions atlantiques plongeront jusqu'au large du Portugal. Cette configuration va considérablement renforcer le flux de sud sur l'Europe de l'Ouest, dont la France. Ce dernier fera remonter une masse d'air en provenance directe d'Afrique, envahissant les 3/4 de la France durant les journées des vendredi 5 et samedi 6 avril 2024 (le nord-ouest sera un peu moins concerné, en bordure de l'influence océanique).

Situation météo en Europe pour le samedi 6 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Ainsi, la masse d'air qui remontera sur la France s'annonce exceptionnelle ! C'est en journée du samedi 6 avril 2024 que le pic est attendu. En altitude, la température de la masse d'air se situera alors à des niveaux records pour un début avril sur les 2/3 de la France, du sud-ouest jusqu'en Belgique (en rose sur la carte ci-dessous). Logiquement, les températures au sol vont donc s'envoler vers des niveaux très anormaux pour la saison et une ambiance estivale sera au rendez-vous dans plusieurs régions !

Écart à la normale de la masse d'air vers 1500m (record en rose) le samedi 6 avril 2024 - via PolarWx

 

 

Les records vont-ils tomber ?

La hausse des températures diurnes sera sensible dès le jeudi 4 avril 2024 dans le sud du territoire. Les premières valeurs de 25°C seront atteintes au pied des Pyrénées. La hausse sera franche et généralisée vendredi 5 avril avec plus de 20°C jusqu'aux frontières du nord-est, sans doute 25°C en Auvergne et 25 à 28°C en Aquitaine ! C'est la journée du samedi 6 avril qui s'annonce comme la plus chaude. La barre des 30°C pourrait alors être localement atteinte dans le sud-ouest de l'hexagone !

Températures maximales prévues du jeudi 4 au dimanche 7 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Comme évoqué ci-dessus, la journée la plus chaude sera celle du samedi 6 avril 2024. Les températures maximales pourront grimper entre 25 et 28°C dans le centre de la France, jusqu'aux confins de l'Île-de-France. Des valeurs semblables sont prévues en Alsace. Dans le sud de l'Aquitaine et au pied des Pyrénées (surtout l'ouest de la chaîne), des valeurs de 28 à 30°C voire localement 31°C sont envisagées ! De tels niveaux sont spectaculaires si tôt dans la saison.

Températures maximales prévues le samedi 6 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Avec de telles températures attendues, il est intéressant de se pencher sur les records de chaleur à cette saison. Il s'avère que plusieurs régions sont susceptible de battre des records pour une première décade d'avril, notamment sur un axe allant de l'Aquitaine à l'Alsace. En effet, les records sont de 30,2°C à Biarritz, 27,4°C à Strasbourg, 27°C à Clermont-Ferrand, 26,6°C à Nevers & Limoges ou encore 25,9°C à Troyes... Si cela se jouera à peu de choses, certains pourraient tomber samedi après-midi. À 5 jours de l'échéance, il reste encore quelques incertitudes, notamment en raison de la nébulosité et de la présence de sable (voir en fin d'article)...

Records de chaleur en France en première décade d'avril - Météo Villes

 

 

Chaleur début avril : des précédents

Un coup de chaleur précoce dès la première décade du mois d'avril a de quoi impressionner, mais ce ne sera pas la première fois que cela se produit. Récemment, cela s'est notamment produit début avril 2020 et début avril 2017. De nombreux records enregistrés lors d'une première décade d'avril date de ces deux années. En 2017, il avait fait 25,9°C à Troyes, 26,6°C à Tours & Rennes et 27°C à Clermont-Ferrand le 9 avril ! En 2020, on avait mesuré 27,1°C à Paris le 9 avril ! On peut aussi souligner l'exceptionnelle valeur de 27,6°C à Brest le 1er avril 2021 !

Températures maximales mesurées le 9 avril 2017 - carte infoclimat.fr

 

 

L'un des exemples les plus marquants est celui de la première décade d'avril 2011. C'est entre le 6 et le 10 avril 2011 que les températures avaient atteint des niveaux stratosphériques pour la saison, apportant une ambiance pleinement estivale. On frôlait les 27°C à Paris et plusieurs villes du sud avaient dépassé la barre des 30°C. On avait mesuré 29,7°C à Bordeaux, 30,2°C à Biarritz et même 32,3°C à Perpignan ! Des niveaux inégalés depuis lors d'une première décade d'avril.

Début avril 2011, chaleur et ambiance estivale règnent à Paris - Chronique Météo Villes

 

 

Importantes remontées de sable du Sahara !

Avec un flux de sud aussi dynamique en provenance directe d'Afrique, le retour du sable dans le ciel de France semble inévitable. Les dernières modélisations envisagent un épisode important sur une grande partie de l'hexagone lors du week-end des samedi 6 et dimanche 7 avril 2024. Des concentrations conséquentes sont prévues, semblables à celles observées dans le sud-est du pays la semaine dernière mais cette fois sur une grande partie du territoire.

Concentrations de sable du Sahara prévues les samedi 6 et dimanche 7 avril 2024 - via SKIRON

 

 

Si la prévision se vérifie, il faudra s'attendre à un ciel chargé en poussières de sable sahariennes sur de nombreuses régions françaises. Cela aura pour conséquence de dégrader considérablement la qualité de l'air en générant un pic de pollution aux particules fines. Dans de nombreuses régions, le ciel devrait se teinter de couleurs jaunes ou ocres, à l'image de ce que le sud-est a pu connaître les vendredi 29 et samedi 30 mars 2024. Cela pourrait d'ailleurs avoir une incidence sur les températures. D'importantes quantités de sable pourraient atténuer les rayons du soleil et favoriser la formation d'un épais voile nuageux, susceptible de freiner la montée des températures (qui resteraient alors sous les records)...

Importantes quantités de sable dans le ciel des Alpes le 30 mars 2024 - webcams skaping

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/les-300c-sont-ils-atteignables-ce-week-end-en-france
<![CDATA[Bilan météo et climatique de mars 2024 : très humide, des records de pluie dans le Sud-Est]]>

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un bilan climatologique du mois écoulé. Place donc au bilan cartographié du mois de MARS 2024 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Les statistiques sont calculées sous la moyenne climatique officielle de la période 1991-2020.

 

Commençons pour une fois ce bilan pour le paramètre pluviométrique. Car en effet, c'est bien le phénomène marquant de ce mois de mars : les pluies abondantes ! Sur notre panel de stations, l'excédent pluviométrique national est remarquable, atteignant +98% soit près du double de la moyenne habituelle ! Mars 2024 se classe dès lors au 5e rang des mois de mars plus arrosés depuis le début des mesures en 1958, derrière mars 2001, 1979, 1978 et 2006.

 

Mars 2024 a notamment vu une succession inédite en cette saison d'épisodes pluvieux cévenols et Méditerranéens, notamment le 3 mars (>>), les 9 et 10 mars (liés à la dépression Monica et avec un lourd bilan d'au moins 7 morts >>), ou encore les 30 et 31 mars (>>). Des épisodes qui ont par ailleurs apporté des quantités impressionnantes de neige sur le Mercantour, les Cévennes et la Haute-Maurienne.

La journée du 15 mars, historiquement orageuse (troisième journée la plus électrique recensée en France en mars >>) ou encore la tempête Nelson dans l'Ouest et le Nord-Ouest le 28 mars (>>) ont également été synonyme de pluies notables sur le pays. Et faisant suite à un mois de février déjà très humide (+62%), la succession de ces pluies sur de nombreux bassins a été à l'origine de crues importantes voire majeures dans le Centre-Ouest ou encore en Bourgogne, avec plusieurs cours d'eau placés en vigilance rouge lors du week-end de Pâques (>>).

 

Du point de vue géographique, la quasi-totalité des régions ont bénéficié de pluies importantes et largement excédentaires. Des précipitations plus de deux fois supérieures à la moyenne (> +100%) sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine, en Centre-Val-de-Loire ou encore en Bourgogne. Mais c'est bel et bien dans le Sud-Est où ces pluies ont été véritablement impressionnantes pour la saison avec des excédents souvent compris entre +200 et +400% en Auvergne, Languedoc et PACA ! Parmi notre panel, notons par exemple +331% à Montélimar, +373% à Nice, +398% à Marseille-Marignane et +460% à Nîmes (soit 5.6 fois la moyenne).

Sur le réseau principal et secondaire, 8 stations possèdent même un excédent supérieur à +600% (soit plus de 7 fois la moyenne !!) entre Ardèche, Vaucluse et Lozère : jusqu'à +651% à Sablières, +648% à Cros-de-Georand et +643% à Barnas, trois stations d'Ardèche.

 

De rares secteurs restent toutefois déficitaires. Il s'agit notamment du Calvados (-14% à Caen), du nord des Alpes (-20% à Bourg-St-Maurice) et comme trop souvent malheureusement, l'Aude et le Roussillon (-30% à Carcassonne, -38% à Perpignan). Les Pyrénées-Orientales ferment donc à nouveau la marche avec -69% à Caixas et -63% à Saint-Paul-de-Fenouillet sur le réseau secondaire.

 

En termes de cumuls, ces très fortes anomalies dans le Sud-Est se traduisent par des cumuls se comptant en plusieurs centaines de millimètres : par exemple jusqu'à 211mm à Montélimar, 241mm à Nice ou encore 250mm à Nîmes pour notre panel de stations. Mais sur le réseau secondaire, pas moins de 7 stations ont dépassé les 600mm entre Ardèche et Lozère, avec un maximum incroyable de 912mm à La Souche (Ardèche), station confrontée à cette succession inédite d'épisodes pluvieux en mars. Au final, des records absolus ont été battus pour un mois de mars sur des villes comme Montélimar, Nîmes, Mende, Aubenas, Marseille ou encore Cannes pour ne citer que celles-ci.

 

Du Pays-Basque à la Bourgogne-Franche-Comté, les pluies ont donné des cumuls dépassant parfois les 150mm (164mm à Bordeaux, 165mm à Nevers, 168mm à Biarritz). Si la barre des 100mm n'a pas réellement été atteinte sur de nombreuses villes de la moitié Nord, c'est donc dans le secteur du Calvados (43mm à Caen) et surtout sur l'Ouest de l'Occitanie où les pluies ont été les plus faibles. Si l'on note 41mm à Carcassonne, les cumuls les plus bas sont ... encore une fois pour les Pyrénées-Orientales avec 32mm à Perpignan et même un minimum national de 21.6mm à Ille-sur-Têt.

 

 

Malgré les pluies abondantes, la douceur était encore de mise pour ce mois de mars. Avec un indicateur national d'environ 10.6°C (soit une anomalie de +1.6°C par rapport à la moyenne 1991-2020), ce mois de mars 2024 se classe au 6e rang des plus doux observés en France, a égalité avec mars 1981 et 2001. Le podium est composé de mars 1957 (+2.2°C), mars 2017 (+2.1°C) ainsi que de mars 1948 (+1.9°C). Du côté du plus froid, il faut remonter au mois de mars 1971 et son anomalie de -4.3°C.

A noter qu'il s'agit du ... 26e mois consécutif sans repasser sous les moyennes de saison, série incroyable et inédite en cours.


Moyenne de l'indicateur thermique national en mars depuis 1946 - Infoclimat

 

Au final, seulement 7 jours ont été sous les moyennes de saison et de façon très faible, avec une anomalie négative de -0.7°C lors de la journée la plus froide (fraîche) du 4 mars. A l'inverse, plusieurs journées ont vu des anomalies atteignant + 3 à 5°C lors de la seconde décade et début de la troisième, avec en point d'orgue la journée du 22 mars, la plus chaude de ce mois (indicateur de 14.67°C soit +5.0°C d'anomalie).

Les journées du 15 ainsi que du 22 mars représentent par ailleurs des records quotidiens nationaux (il n'avait jamais fait aussi doux à ces dates à l'échelle nationale depuis le début de la série de mesure remontant à l'après-guerre).


Anomalie de la température quotidienne en mars 2024 en France - écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

Tout comme le mois dernier, toutes les stations de notre panel sont au-dessus de leurs moyennes de saison. Cela se traduit même sur le réseau secondaire puisque parmi plus de 1100 stations, une seule station n'est pas parvenue à atteindre sa moyenne mensuelle : il s'agit de la commune Lozérienne d'Altier (-0.4°C).

 

C'est sur le Centre-Ouest, le Nord-Ouest mais également en Provence et Languedoc où l'on observe les anomalies les moins marquées, autour de +1°C (+0.8°C à Brest, +0.9°C à Rennes et Nantes, +1.0°C à Nice et Cognac).

 

Si l'on s'approche voire dépasse parfois les +2°C dans le Sud-Ouest et près des Pyrénées (+2% à Brive et Albi, +2.3°C à Perpignan), c'est principalement dans le quart Nord-Est où les excédents thermique ont été les plus notables, compris entre +2 et +2.5°C en Bourgogne, Franche-Comté, Grand-Est ou encore Nord-Pas-de-Calais (+2.4°C à Calais et Besançon, +2.6°C à Charleville-Mézières et Colmar). Sur le réseau secondaire, quatre stations ont atteint une anomalie de +3°C : +3.2°C à Guebwiller (Haut-Rhin), +3.1°C au Fied (Jura) et à Divonne-Les-Bains (Ain), +3.0°C à Badonviller (Meurthe-et-Moselle).

 

Terminons par l'ensoleillement, qui s'est avéré une nouvelle fois en berne. Après un mois de février en effet déjà gris (-35%), la forte humidité ambiante a pesé dans la balance en mars avec un déficit d'ensoleillement atteignant -13% à l'échelle nationale sur notre panel.

 

Seules cinq villes sur ce panel sont parvenues a atteindre tout juste leur quota d'ensoleillement moyen : +1% à Saint-Girons, Rouen et Chartres, +2% à Perpignan et jusqu'à +9% à Caen. Partout ailleurs, le déficit règne et se creuse en ce début de printemps. Sur la façade Atlantique, sur le Languedoc, et sur une grande moitié Est du pays, nous notons une anomalie entre -15 et -25%, dépassant même parfois les -30% sur certaines localités Alpines, de Bourgogne et de Franche-Comté (-31% à Besançon, -36% à Bourg-Saint-Maurice, -37% à Dijon).

 

Ce déficit global se traduit par un ensoleillement ne parvenant pas à dépasser les 150 heures d'ensoleillement au nord d'une ligne Bordeaux-Grenoble. Sur l'Ouest-Bretagne, Hauts-de-France, Grand-Est et Franche-Comté, le total dépasse difficilement les 100 à 110h, avec des minimums allant jusqu'à 101h pour Dijon et Charleville-Mézières, ou même 94 heures à Brest.

 

Malgré la multitude d'épisodes pluvieux, c'est toutefois toujours bien autour du pourtour méditerranéen où l'on observe le meilleur taux d'ensoleillement, globalement supérieur à 180 heures. Deux stations du panel ont même dépassé les 200 heures : jusqu'à 212 heures à Perpignan, et un maxi de 216 heures pour Marseille-Marignane.

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Auban, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Rouen, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence partielle ou totale de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Niort, Romorantin.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-meteo-et-climatique-de-mars-2024-tres-humide-des-records-de-pluie-dans-le-sud-est
<![CDATA[Vigilance rouge aux crues : que se passe-t-il ?]]> Ce week-end de Pâques s'est montré très agité sur une large partie de la France sous l'influence d'une vaste zone dépressionnaire débordant de l'Atlantique. Si des orages parfois actifs ont été observés, ce sont notamment les pluies qui se sont montrées notables, entraînant des inondations parfois historiques sur le Centre du pays.

 

 

Des sols saturés et des cours d'eau encore hauts après les pluies de ces derniers mois (depuis octobre 2023) :

Le schéma se répète en effet depuis la fin d'automne 2023, les périodes très humides se succèdent sur la France sous l'influence d'un flux océanique récurrent et très perturbé. Des inondations parfois majeures avaient d'ailleurs été observées sur de nombreuses régions durant le mois de décembre 2023, concernant notamment les Hauts-de-France et le Sud-Ouest du pays. 

Crue de l'Isle à Périgueux (24) le mardi 12 décembre 2023 - photo Déclic & Décolle

 

 

Ce temps régulièrement humide et perturbé s'est prolongé en ce début d'année 2024 avec là encore une succession de perturbations actives balayant la quasi-totalité du pays de façon récurrente, engendrant des cumuls de pluie parfois très importants. L'indicateur national de précipitations est de ce fait très excédentaire en ce début avril 2024, chose qui n'était pas arrivée depuis au moins 5 ans. 

Evolution de l'indicateur de précipitations en France depuis le 1er janvier 2024 - Via Infoclimat.fr 

 

 

En conséquences d'une fin d'automne et d'un hiver très humides ainsi que d'un début de printemps l'étant tout autant, les sols, que ce soit en surface ou en profondeur sont saturés d'eau sur la quasi totalité de la France et les niveaux des cours d'eau sont également très élevés, ce qui favorise donc le risque d'inondations sur de nombreuses régions. 

Niveaux des cours d'eau et des nappes phréatiques en France au début du mois d'avril 2024 – Info-sécheresse

 

 

De ce fait, les fortes pluies ayant concerné ces régions ce week-end n'ont pas pu s’infiltrer dans les sols déjà saturés et ont donc directement ruisselé vers les cours d'eau, faisant donc rapidement augmenter leur niveau (déjà haut) et provoquant des crues parfois historiques.

 


Importantes crues sur le Centre-Ouest de la France suite aux fortes pluies : 

 

Comme évoqué précédemment, ce week-end de Pâques fut très humide sur une large partie de la France, dont les secteurs concernés par ces inondations. La journée de vendredi fut la plus humide sur le Centre-Ouest de la France sous l'influence d'un front ondulant apportant des pluies modérées à parfois fortes durant une grande partie de la journée.

Ainsi, des cumuls ont régulièrement dépassé les 50-60mm sur la journée du 29 mars, notamment entre la Haute-Vienne et l'Indre, des valeurs particulièrement élevées en moins de 24h pour ces régions se produisant donc sur des sols déjà saturés d'eau.

Cumuls de précipitations durant la journée du vendredi 29 mars 2024 – Via infoclimat.fr

 

 

Ces importantes précipitations en un laps de temps relativement court ont donc entraîné une augmentation rapide des niveaux d'eau de la Vienne et de la Creuse durant le week-end. Certains secteurs ont d'ailleurs connu des crues historiques, notamment entre la Vienne et l' Indre-et-Loire, placés en vigilance rouge par l'organisme Vigicrues.

 

Vigilance rouge pour la Vienne et la Creuse émise le 30 mars 2024 - Vigicrues 

 

 

Du côté de Nouâtre (86), le pic de crue de la Vienne a été atteint en fin de journée du dimanche 31 mars avec une côte maximale de 9,06m, soit au-dessus de la crue de référence du 8 janvier 1982 (8,62m) ! 

Évolution du niveau de la Vienne à Nouâtre du 27 mars au 1er avril 2024 - Vigicrues

 

 

La Vienne en crue dans l'Indre-et-Loire ce 31 mars 2024 – Photographie : PierreB37 / Begue Pierre

 

 

Du côté de la Creuse, des débordements importants ont également été observés durant le week-end avec des hauteurs d'eau particulièrement notables,  le pic de crue étant atteint en journée de dimanche là-aussi. Les niveaux d'eau se sont par exemple approchés de la crue de référence du 26 avril 1926 du côté de Leugny (86), dépassant largement ceux des crues du 6 mars 2006 et du 2 juin 2016.

Évolution du niveau de la Creuse à Leugny du 28 mars au 1er avril 2024 - Vigicrues

 

 

Ce lundi, l'onde de crue se propage peu à peu vers la confluence de la Vienne avec la Loire où le pic de crue sera atteint entre aujourd'hui et demain, pouvant là encore entraîner des débordements importants sur ce secteur, toutefois moins notables que ceux ayant pu être observés ce week-end.

Évolution du niveau d'eau de la Loire à Saumur jusqu'au 2 avril 2024 – Vigicrues

 

 

La Côte d'Or et l'Yonne également touchés ce lundi 1er avril 2024 : 

Ce 1er avril, c'est du côté de la Côte d'Or et de l'Yonne que les crues se montrent également majeures. L'Armançon, s'écoulant entre ces deux départements a en effet connu une très importante augmentation de son niveau dans les dernières heures, dépassant déjà la crue du 4 mai 2013.

Vigilance rouge pour l'Armançon émise le 1er avril 2024 - Vigicrues 

 

 

Le service Vigicrues entrevoit d'ailleurs un pic de crue exceptionnel entre ce lundi 1er avril au soir et la nuit prochaine avant une baisse attendue dès demain. 

Évolution du niveau d'eau de l'Armançon à Aisy-sur-Armançon (89) jusqu'au 2 avril 2024 – Vigicrues

 

 

Là encore, cette crue exceptionnelle est engendrée par les fortes précipitations s'étant produites ce week-end sur le bassin versant de ce cours d'eau. On relève en effet parfois plus de 60 à 70mm en 72h entre la Côte d'Or et la Saône-et-Loire, des cumuls particulièrement importants se produisant là aussi sur des sols déjà gorgés d'eau en raison des pluies successives depuis l'automne dernier. 

Cumuls de précipitations sur les 72 dernières heures sur la région Bourgogne-Franche-Comté - Meteociel.fr

 

 

Si la décrue est attendue dès demain sur la majorité des cours d'eau concernés, le risque d'inondations potentiellement importante persistera tant que nous resterons sous l'influence de ce courant océanique très perturbé, le moindre front actif pouvant faire fortement réagir les cours d'eau de nombreuses régions comme ce fut le cas ce week-end sur le Centre du pays.

Bien heureusement, le risque de pluie devrait progressivement diminuer sur notre pays d'ici le prochain week-end, excepté du côté de la Bretagne où des cumuls notables sont de nouveau attendus. 

 

 

Animation des cumuls de précipitations en 24h du 1er au 6 avril 2024 - Modèle GFS via WX CHARTS

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/vigilance-rouge-aux-crues-que-se-passe-t-il
<![CDATA[Episodes méditerranéens en mars et avril : rares, mais pas inconnus]]> Une fréquence d'épisodes méditerranéens unique pour la saison !

Habituellement, les épisodes méditerranéens ont plutôt lieu en automne, (lorsque la mer est chaude et que des gouttes froides survolent l’ouest du bassin méditerranéen).
Depuis le début du mois de mars, les épisodes cévenols et méditerranéens se multiplient, alors que nous ne sommes pas censés être en pleine saison…
Lorsque l’on regarde la liste des évènements qui ont eu lieu par le passé en cette saison, on se rend compte que la situation météo que nous connaissons depuis quelques semaines est probablement inédite ! Malgré un archivage unique, nous n’avons pas retrouvé autant d’épisodes méditerranéens en si peu de temps entre le mois de mars et le mois d’avril.

 

Occurrence et répartition des épisodes de pluies à plus de 200 mm en 24h en France

 


Liste non exhaustive d’épisodes méditerranéens ayant eu lieu en cette saison

 

 

Du 11 au 13 mars 2022 : Fortes pluies en Languedoc-Roussillon

 

Les pluies sont particulièrement fortes et abondantes dans l'Hérault où il tombe jusqu'à 417 mm en 48 h. Les pluies abondantes provoquent des inondations sur l'Est de l'Aude et surtout sur l'Ouest de l'Hérault, placé en vigilance orange. Une tempête de vent marin est également constaté sur les côtes Héraultaises.

Fortes pluies sur les Cévennes et le Languedoc du 11 au 14 mars 2022 >>>

Fortes pluies : suivi de l'épisode Méditerranéen du 11 au 14 mars 2022 en Languedoc et Roussillon >>>

Chronique >>>

 

Cumul des précipitations du 11 au 13 mars 2022 sur l’Hérault et l'Aude

 

 

Le 5 avril 2016 : Fortes pluies et quelques crues vers les Cévennes

 

Il tombe jusqu'à 230 mm Villefort (48). Plusieurs cours d'eau connaissent des crues modérées, par exemple le Vidourle à Vic-le-Fesq dans le Gard.

 

Fortes pluies et quelques crues vers les Cévennes >>>

Chronique >>>

 

 


Le 22 mars 2015 : Fortes pluies dans le Roussillon

 

Fortes pluies à Perpignan - 21 et 22 mars 2015 - L'Indépendant

 

Jusqu'à 194 mm en 24h à Argelés-sur-Mer (66)

 

Forte pluie et neige abondante sur les Pyrénées Orientales >>>

Chronique >>>

 


Les 5 et 6 mars 2013 : Inondation sur le Roussillon et le sud de la Corse

 

Des précipitations abondantes et une tempête d’est levant une forte houle provoquent des inondations et d’importants dégâts sur les Pyrénées-Orientales et l’Aude. Le sud de la Corse est aussi touché.

 

Cumuls de pluie des 5 et 6 mars 2013 sur le Roussillon - Carte Météo-France

 

Météo-France >>>

 

 

Du 12 au 15 mars 2011 : Inondations en Languedoc-Roussillon

 

Jusqu'à 508 mm à Castanet-le-Haut en 4 jours. Ces fortes précipitations ont provoqué de nombreuses inondations, des dégâts considérables et 2 morts sont à déplorer dans les Pyrénées-Orientales.

 

Météo-France >>>

Notre chronique >>>

 


Le 24 mars 1969 : inondations dans l’Hérault (notamment entre Béziers et Montpellier)

Notre chronique >>>

 


Les 24 et 25 mars 1956 : Crues catastrophiques dans le Var

Il tombe jusqu'à 388 mm en 7 jours à Signes (Var). Les fortes pluies des 24 et 25 tombent sur des sols déjà gorgés d’eau et entrainent une crue rapide du Gapeau et de ses affluents, provoquant des inondations catastrophiques et des dégâts considérables sur le secteur de Hyères.

 

Les inondations de Hyères en mars 1956 - INA >>>

Météo-France >>>

 


Le 2 avril 1931 : débordement tardif de l’Orb

De fortes pluies touchent la haute-vallée de l’Orb (Hérault) qui connait un débordement spectaculaire.

 

 

Cumuls pluviométriques des 1er et 2 avril 1931

Météo-France >>>

 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/episodes-mediterraneens-en-mars-et-avril-rares-mais-pas-inconnus
<![CDATA[Remontées massives de sable du Sahara ces 29 et 30 mars 2024]]> La France aux premières loges de ces remontées de sable du Sahara...

 

La France étant située juste en face le plus grand désert du monde, ce phénomène de remontées de poussière désertiques directement en provenance du Sahara ne date pas d’hier…
En revanche, ces évènements auraient tendance à se multiplier depuis quelques années, car les influences du Sud (liées à la présence de plus en plus importante d’air chaud) semblent plus fréquentes.

 

Situation propice aux remontées de sable saharien en France - via notre ouvrage "Y'a plus de saison !"

 

 

Depuis vendredi, un puissant courant de sud propulse d’importantes quantités de poussière du Sahara vers nos régions car des tempêtes de sable ont lieu entre le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.

 

 

 

Vendredi midi, le sable du Sahara abordait le littoral méditerranéen français...

 

 

 

Vendredi matin, la Côte d'Azur était d'un seul coup plongée dans sous un ciel lugubre de "fin du monde", peu commun...

Nice, vendredi 29 mars 2024 vers 10 h - Source image Viewsurf

 

Vendredi 29 mars 2024 à midi, la poussière du #Sahara qui envahissait le ciel de la région de #Nice était particulièrement impressionnante. Ce phénomène a rarement été aussi marqué sur la région. Il faut savoir qu'au moment où la photo a été prise, le ciel était censé être quasiment dégagé…! Source : photo Jérémie Gaillard

 

 

Cassis, vendredi 29 mars 2024 vers 10 h - Source image Viewsurf

 

 

A Cagnes-sur-Mer (06), la poussière saharienne était si dense que malgré un ciel sans nuages, le soleil avait du mal à percer (comme lors des tempête de sable dans les régions désertiques).

Source : Yann Explo pour Météo Côte-d'Azur

 

 

Samedi 30 mars 2024, la persistance de ce puissant courant de Sud engendrait d’autres remontées massives de poussière, tout droit venues d’Algérie et de Tunisie. En matinée, la couche de #sable du #Sahara en provenance d'Algérie était tellement épaisse que tout le monde roulait les feux allumés sur la Côte d'Azur. Le soleil était totalement invisible et il faisait très sombre !!

 

Source : Photo Jérémie Gaillard pour http://meteo-villes.com et http://meteo-nice.org

 

 

Les quantités de #sable du Sahara en suspension restaient également très importantes dans les Alpes.

 

Source : webcam @skaping

 

 

Une pollution de l'air remarquable !

D'autre part, la remontée massive de poussière du Sahara engendre pollution de l'air exceptionnelle dans le Sud-est du pays avec de nombreux problèmes respiratoires.

 

 

Vers la fin de cet épisode dés samedi soir ou dimanche

 

Selon les simulations, cette importante quantité de sable du Sahara sera rapidement balayée vers le nord et l’est (avec le retour d’un courant océanique zonale beaucoup plus classique).

Comme il pleut fréquemment dans l'Est et le Sud-est, des dépôts de pluie ocre restent possibles jusqu'en fin d'après-midi de samedi.

Notre bulletin météo ici >>>

 

 

 

 

 

 

 

Nos précédents articles sur le même sujet :

>>> Remontée massive de poussières de sable du Sahara (sirocco) en France en cette mi-mars 2022

>>> Du sable du Sahara au dessus de la France cette semaine

>>> Sable du Sahara : prévisions météo, santé, agriculture, changement climatique...

>>> Sirocco, sable ou poussière du Sahara : encore un épisode !

 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/remontees-massives-de-sable-du-sahara-ces-29-et-30-mars-2024
<![CDATA[Enième épisode méditerranéen pour ce week-end de Pâques !!]]> Un week-end de Pâques de nouveau agité en vue sur le Sud-Est de la France avec la survenue d'un nouvel épisode méditerranéen, une situation qui se répète depuis maintenant plusieurs semaines sur ces secteurs.

 

Une succession d'épisodes pluvieux depuis plusieurs semaines

Alors que l'automne et le début d'hiver s'étaient montrés trop secs sur ces régions, la tendance s'est largement inversée depuis plusieurs semaines. Le Sud-Est de la France, et notamment les régions allant des Cévennes au Sud des Alpes subissent en effet une succession d'épisodes pluvieux plus ou moins marqués depuis le mois dernier avec une fréquence plus accrue depuis le début du mois de mars. Ainsi, ce sont déjà 6 épisodes de ce type qui ont été recensés depuis le début de l'année. 

 

La faute à la circulation récurrente de zones dépressionnaires entre le proche Atlantique et la Méditerranée, entraînant des remontées humides et instables sur les régions citées précédemment.

 

Situation récurrente depuis le mois de février dernier sur l'Ouest de l'Europe – Météo-Villes

 

Une situation qui va donc se reproduire ce week-end sur ces régions sous l'influence d'une vaste zone dépressionnaire située sur l'Atlantique et débordant sur l'Ouest du bassin méditerranéen, favorisant donc de nouvelles remontées très humides et instables sur le Sud-Est de la France (ainsi que d'importantes quantités de poussière du Sahara algérien).

Situation atmosphérique attendue pour le dimanche 31 mars 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

 

Depuis vendredi matin, le sable du Sahara réduit la visibilité et la lumière dans le Sud-est de la France....

 

 

Si des cumuls importants sont de nouveau annoncés, notamment entre les Cévennes et le Sud des Alpes une nouvelle fois, c'est notamment la récurrence de ce type d'épisode qui devient problématique sur ces secteurs. Le mois de mars s'est en effet montré excessivement pluvieux sur le Sud-Est de la France et les sols sont désormais saturés.

Cumuls de pluie depuis le 1er mars 2024 sur le Sud-Est de la France – Carte : meteo60.fr

 

Sur de nombreux secteurs, les cumuls depuis le début du mois de mars sont particulièrement importants, dépassant par exemple les 350 voire 400mm sur les reliefs des Alpes-Maritimes, du Nord du Gard et de l'Ardèche, en général entre 100 et 200mm ailleurs. Ces valeurs sont bien au-dessus des normales d'un mois de mars et représentent parfois des records pour ces secteurs, comme à Nice où ce mois de mars 2024 fut le plus pluvieux depuis le début des relevés météorologiques.

 

La plupart des sols sont ainsi saturés d'eau et ne parviennent plus à encaisser les nouvelles précipitations, favorisant des débordements de cours d'eau plus nombreux et potentiellement plus virulents à chaque nouvel épisode.

Crue de l'Ardèche à Saint-Martin-d'Ardèche le dimanche 10 mars 2024 - photo Élisabeth Goussard

 

Vers un nouveau week-end très perturbé sur le Sud-Est :

 

Risque d'importants cumuls entre les Cévennes et le Sud des Alpes 

Ce week-end de Pâques s'annonce donc de nouveau agité sur le Sud-Est. Une succession de fronts pluvieux actifs sera en effet observée sur ces secteurs, notamment entre dimanche 31 mars et lundi 1er avril.

Animation des cumuls de précipitations sur 24h entre le 30 mars et le 1er avril 2024 – Modèle Arpège via WX CHARTS

 

Ainsi, de nouveaux cumuls très importants sont attendus sur des secteurs déjà très touchés ces dernières semaines. On pourra par exemple dépasser les 150 voire 200mm près des Cévennes, notamment du côté de l'Ardèche, et 80 à 100mm du côté du Sud des Alpes, parfois plus sur les reliefs de la Côte d'Azur.

Cumuls de précipitations du 30 mars au 1er avril 2024 sur le Sud-Est de la France – Arpège via meteociel.fr

 

Compte tenu des sols déjà saturés, des réactions de cours d'eau sont à craindre, potentiellement significatives sur les secteurs les plus touchés, une situation qu'il conviendra donc de suivre attentivement.

 

De plus, un front ondulant a engendré des pluies copieuses dans le Centre-est, d'où une vigilance orange crues sur 6 départements de ce secteur (car d'autres pluies sont prévues d'ici la fin de ce week-end !).

 

 

 

Vents violents sur une large partie du Sud-Est et houle marquée en Méditerranée

En parallèle de ces précipitations notables, le vent de Sud/Sud-Est s'annonce également puissant jusqu'à dimanche soir sur les littoraux méditerranéen mais également aux abords de la vallée du Rhône et de la vallée de la Saône. Le vent souffle déjà en tempête ce vendredi sur ces secteurs, notamment entre les reliefs de la Loire et le Rhône, placés en vigilance orange par Météo-France.
 

Dégâts consécutifs au vent près de Lyon ce 29 mars 2024 – Via Twitter @Lyonmeteo

 

Toutefois, les rafales vont rester fortes tout au long du week-end. Après une légère accalmie ce vendredi soir puis de nouveau samedi soir, le vent va en effet se renforcer de nouveau dimanche, pouvant dépasser les 80-90km/h sur les littoraux méditerranéen et la vallée du Rhône, parfois plus de 100km/h sur les caps exposés et les reliefs de l'Est du Massif Central et des Alpes.

Animation des rafales de vent sur le Sud-Est de la France du 29 mars au 1er avril 2024 – Arpège via meteociel.fr

 

Sous l'influence de ce vent fort, la houle s'annonce également marquée durant le week-end sur les littoraux méditerranée, notamment en début de journée de samedi entre le Languedoc et la région PACA puis dimanche soir sur les littoraux provençaux. Le risque de submersion marine consécutive à cette houle sera donc accru sur ces secteurs durant cette période.

Houle maximale prévue durant le week-end du 30 mars au 1er avril 2024 sur la Méditerranée – Via Allosurf

 

Nouvelles chutes de neige abondantes sur le Sud des Alpes

Enfin, de nouvelles chutes de neige abondantes sont attendues entre la moyenne et la haute-montagne du côté du Sud des Alpes durant cette dégradation, apportant souvent plusieurs dizaines de centimètres dès 1500-1700m d'altitude, parfois plus d'un mètre supplémentaire du côté du Mercantour.

Cumuls de neige attendus sur le Sud des Alpes d'ici le 1er avril 2024 – Via Skipass

 

La couche de neige va ainsi devenir exceptionnelle sur le Sud du massif alpin, notamment pour une fin mars. Pour rappel, on relevait encore 1,77m de neige du côté d'Isola 2000 dans les Alpes-Maritimes en milieu de semaine et il pourra tomber potentiellement plus d'1m supplémentaire d'ici lundi sur ce secteur.

Importante couche de neige à Isola 2000 (06) le 27 mars 2024 – Via Webcam HD

 

Le retour au calme ne s'effectuera qu'à la fin du week-end sur ces secteurs, la journée de lundi se montrant déjà bien moins agitée avec simplement quelques averses parfois orageuses résiduelles près des reliefs du Sud-Est.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/enieme-episode-mediterraneen-pour-ce-week-end-de-paques
<![CDATA[Bilan d'une tempête Nelson musclée pour la saison]]> dépression particulièrement creuse pour la période circule en ce milieu de semaine sur le Sud-Ouest des îles britanniques. Nommée Nelson, cette tempête tardive a apporté un temps très agité ces dernières heures entre le Nord-Ouest de la France, le Sud de l'Angleterre et l'Irlande.

Image satellite de la tempête Nelson en début de journée du 28 mars 2024 – EUMETSAT via meteociel.fr

 

En conséquence, Météo-France avait placé 6 départements du Nord-Ouest dès le mercredi 27 mars en fin de journée en vigilance orange pour un risque de violentes rafales de vent, pouvant dépasser les 110-130km/h et parfois plus de 100km/h dans les terres.

Carte de vigilance valable ce jeudi 28 mars 2024 - via Météo France

 

Neige temporaire par isothermie entre le Finistère et le Royaume-Uni

A l'arrière d'un creusement secondaire et en raison de l'arrivée temporaire d'air froid en altitude combinée à de fortes précipitations sur le secteur, de la neige par isothermie a fait son apparition jusqu'en plaine en cours de soirée du 27 mars sur le Nord du Finistère. L'intensité des précipitations a en effet favorisé la propagation de l'air froid jusqu'au sol, engendrant donc des chutes de neige temporaires jusqu'en plaine. 

Image radar du 27 mars 2024 au soir sur la Bretagne – via meteociel.fr

 

Durant quelques heures, des flocons très humides ont en effet été observés sur ces secteurs, déposant parfois une couche temporaire au sol et/ou sur les surfaces froides, un phénomène peu fréquent en cette période qui a surpris de nombreux habitants.

Couche de neige humide à La Martyre (29) ce mercredi 27 mars 2024 – Photographie : Jean Baptiste Colliot

 

Ces chutes de neige furent toutefois très temporaires, la pluie reprenant le dessus avant la fin de soirée et faisant fondre rapidement la fine couche de neige présente sur les secteurs les plus touchés. Un épisode similaire a également pu être observé entre le Sud-Ouest de l'Angleterre et le Pays de Galles avec des chutes de neige plus marquées que sur le Finistère, déposant parfois une bonne couche au sol. Là aussi, la pluie a repris le relais au cours de nuit suivante.



Chutes de neige entre le Sud-Ouest de l'Angleterre et le Pays de Galles dans la nuit du 27 au 28 mars 2024 – Via Twitter @bbcweather

 

Rafales de vent parfois violentes en journée du 28 mars

La dépression principale a ensuite engendré de puissantes rafales de vent sur le Nord-Ouest de la France durant cette journée du 28 mars. C'est notamment sur les littoraux de la Bretagne que les valeurs les plus élevées ont été relevées durant la matinée avec des valeurs dépassant régulièrement les 140km/h sur la pointe du Finistère et jusqu'à 183km/h à la Pointe du Raz (29).

Rafales de vent maximales relevées lors de la tempête Nelson – Météo-Villes

 

Les 183km/h relevés à la Pointe du Raz constituent d'ailleurs un nouveau record mensuel pour cette station, battant largement le précédent record de 170km/h lors du passage de la tempête Zeus le 6 mars 2017. Un autre record mensuel a également pu être relevé sur l'Île de Batz (29) avec une rafale de 132km/h, battant le précédent record de 131km/h datant lui aussi de la tempête Zeus.

 

Un record mensuel de basse pression a également pu être relevé du côté de Ouessant, le baromètre est en effet descendu jusqu'à 971hPa sur cette station, située la plus proche du centre dépressionnaire où la pression s'est abaissée autour des 960 hPa, ce qui est notable pour une fin mars.

Record de basse pression à Ouessant (29) ce 28 mars 2024 – Via Infoclimat.fr

 

Les dégâts sont heureusement restés assez limités sur ces secteurs, même si quelques chutes de branches et/ou d'arbres ont été recensés, tout comme des coupures temporaires d'électricité.

 

Orages d'air froid et potentielle tornade sur l'Île d'Yeu :

A l'arrière du front froid ayant circulé sur le pays dans la nuit de mercredi à jeudi, une traîne active s'est mise en place sur le Nord et notamment le Nord-Ouest de la France avec la circulation de grains très venteux et parfois orageux, persistant durant la journée de ce jeudi.

Orage de traîne circulant ce jeudi 28 mars au matin à Niort (79) – Via Twitter @Meteo79niort

 

Au passage d'un de ces orages, un phénomène venteux violent a également concerné l'Île d'Yeu (85) en seconde partie de soirée du mercredi 27 mars. Des dégâts parfois importants ont été signalés sur ce secteur avec de nombreux arbres arrachés sur un couloir d'environ un kilomètre à l'Ouest immédiat de la ville de Port Joinville. Une personne aurait également été blessée par des projectiles projetés par le vent. 

Dégâts suite à un phénomène venteux virulent sur l'Île-d'Yeu le 27 mars 2024 en fin de soirée – Via Twitter @ClimatVendee

 

Les premiers éléments laissent penser au passage d'une tornade sur le secteur bien qu'une enquête plus poussée devra être effectuée pour déterminer la nature exacte du phénomène (tornade ou rafales de vent linéaires).

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-d-une-tempete-nelson-musclee-pour-la-saison