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Conséquences des gelées tardives : interview de Serge Zaka

Bougies anti-gel dans le vignoble bordelais ce matin du mercredi 5 avril 2023 - photo Château Maucaillou

 

Cette nuit du mercredi 5 avril 2023 fut la plus froide de la semaine avec des gelées très étendues et localement fortes. Quelles conséquences pour la végétation et notamment les arbres fruitiers ?

 

 

Un gel étendu et localement fort

 

Les gelées ont concerné plus des trois quarts de la France à l'aube ce mercredi 5 avril 2023. La plupart du temps, les températures minimales se sont abaissées entre 0 et -3°C en fin de nuit. Toutefois, certaines localités sont descendues sous le seuil de forte gelée (-5°C). Sur les stations du réseau principal, ce fut notamment le cas à Guéret dans la Creuse avec -5,2°C ainsi qu'à Saint-Étienne dans la Loire avec -5,6°C. Parmi les valeurs minimales de ce 5 avril 2023, on notait -4°C à Troyes (10), -3,5°C à Pontoise (95), -3,3°C à Reims (51), -3°C à Blois (41), -2,8°C à Bergerac (24) ou -2,7°C à Metz (57).

 

Températures minimales du mercredi 5 avril 2023 - Météo Villes

 

 

 

Comme souvent avec le gel printanier, de fortes disparités locales ont été observées. Les valeurs les plus basses ont été mesurées dans les points bas, notamment dans les fonds de vallées. C'est au nord-est que les températures les plus froides ont été enregistrées. Dans le département de la Haute-Marne, on a mesuré jusqu'à -6,6°C à la station de Chaumont-Semoutiers ! C'est toutefois la station de Mourmelon-le-Grand dans la Marne qui a enregistré la plus basse valeur en plaine avec -7,2°C au lever du jour !

 

Températures minimales du mercredi 5 avril 2023 dans le Grand-Est - via meteociel.fr

 

 

 

 

Quelles conséquences pour la végétation ?

 

Docteur en agroclimatologie, Serge Zaka (@SergeZaka) nous a accordé une interview à propos des conséquences de ces gelées tardives sur la végétation et notamment sur les vergers. L'occasion de faire un point complet sur les pertes potentielles liées à ce gel de début avril mais aussi de les comparer avec la situation des printemps 2021 et 2022.

 

 

La végétation est moins avancée

 

Par rapport à la normale des 30 dernières années, la végétation est en avance cette année. En moyenne, l'apparition des bourgeons et fleurs "a 7 à 10 jours d'avance par rapport aux dates observées durant les années 1970", indique Serge Zaka. Cependant, cette avance est moins notable que celles des printemps 2021 et 2022. Lors des deux dernières années, nous avions observé un débourrement particulièrement précoce de l'ordre de 2 à 3 semaines en moyenne (jusqu'à 1 mois pour certaines espèces) ! La différence réside dans les températures de février et de mars. En 2023, plusieurs coups de froid sont survenus, dont un de deux semaines entre fin février et début mars. Il a permis de réduire l'impact des pics de douceur en freinant la végétation.

 

Températures par rapport à la normale durant les premiers trimestres 2022 et 2023 - graphiques infoclimat.fr

 

 

 

Un gel moins intense

 

Durant les printemps 2021 et 2022, des masses d'air froid venues des régions polaires avaient envahi la France en provoquant un gel fort et advectif, plutôt caractéristique de la saison hivernale. Les gelées qui surviennent lors de ce début avril 2023 sont différentes. On parle de "gel radiatif, le gel typique du printemps", indique Serge Zaka. En absence de vent et par ciel dégagé, l'air chaud s'élève et le froid s'accumule près du sol durant la nuit. Ainsi, c'est dans le fond des vallées qu'il fait le plus froid et l'on gagne plusieurs degrés dès que l'on grimpe sur une colline. "Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de menace, car vergers et vignes sont souvent implantés dans les vallées" précise-t-il. L'intensité des gelées n'est toutefois pas la même. Début avril 2022, nous battions des records de froid avec -9,3°C à Mourmelon-le-Grand (51) et -7°C à Beauvais. Cette année, nous sommes 2 à 4°C au dessus.

 

Températures minimales des 4 avril 2022 et 5 avril 2023 - cartes infoclimat.fr

 

 

 

Des pertes loin de 2021 et 2022

 

Le gel observé en ce début avril 2023 a tout de même des conséquences. Selon Serge Zaka, "les pertes moyennes sont de 10% dans le quart nord-est de la France, autour de la Loire et dans le Perche mais avec des disparités locales très importantes. On peut atteindre très localement les 30% de pertes au nord-est mais aussi dans la Creuse. Quelques cépages précoces du Bordelais sont aussi touchés". Il précise également que "les fruits à noyaux sont les plus concernés" parce qu'ils débourrent plus tôt (abricot, pêche, amande, prune, cerise). Les dégâts sont plus limités pour les pommes, les poires et les vignes, qui sont à un stade moins avancé. 2023 n'est donc pas comparable avec 2021 et 2022. "En 2021, nous avions perdu 50 à 60% des prunes et des cerises et 30% des vignes. Certaines parcelles étaient détruites à 100% ! Il y en avait eu pour 4 milliards d'euros de dégâts", rappelle Serge Zaka. Nous en sommes loin.

 

Estimations des pertes liées au gel les 4 avril 2022 et 5 avril 2023 - via Twitter @SergeZaka

 

 

 

Gel d'avril : un phénomène classique devenu problématique

 

Il est important de rappeler qu'il a toujours gelé en avril mais que les conséquences de ces gelées augmentent à cause du changement climatique. En effet, avec des hivers de plus en plus doux, la végétation se réveille de plus en plus tôt et devient donc de plus en plus vulnérable aux gelées printanières. Selon les projections climatiques, cela ne risque pas de s'arranger car la date de début de végétation devrait avancer plus vite que celle de la dernière gelée... "À l'époque, la végétation n'était pas aussi avancée. Lorsque des gelées comme celles de ce début avril 2023 survenaient dans les années 1970, les bourgeons étaient encore fermés et personne n'en parlait car il n'y avait aucune perte", conclut Serge Zaka.

 

Projection de la date de début de végétation de la vigne (en vert) et celle de la dernière gelée (en bleu) jusqu'en 2100 - via DRIAS

 

 

Nous remercions Serge Zaka de nous avoir accordé cette interview. N'hésitez pas à le suivre sur son compte Twitter @SergeZaka où il partage de nombreuses informations sur la météo, le climat et leurs conséquences sur l'agriculture.

 

 

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Toulouse

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