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La canicule récente est-elle liée au réchauffement climatique anthropique ?

 

La canicule précoce qui a concerné la France ce mois de juin 2022 a fait beaucoup parler. Météorologues et climatologues se sont heurtés à des réactions parfois hostiles en faisant le lien avec le réchauffement climatique. Explications.

 

 

"C'est normal, c'est l'été !"

 

C'est sans doute l'argument le moins réfléchi de tous... Si vous considérez que des températures de 40°C et plus sont normales en France à la mi-juin, vous ne connaissez probablement rien au climat de notre pays. Le samedi 18 juin 2022, il faisait en moyenne 37°C à échelle de la France. Cette valeur correspond à la moyenne d'un mois de juillet classique à Marrakech au Maroc ! Mi-juin, les températures normales sont de 23°C à Paris, 25°C à Bordeaux & Lyon, 26°C à Toulouse et 27 ou 28°C sur les régions méditerranéennes... Lors de la canicule de la semaine dernière, nous étions 12 à 18°C au dessus des valeurs de saison : on fait difficilement plus anormal !

 

Anomalie thermique en France le samedi 18 juin 2022 - via tropicaltidbits.com

 

 

Il faut dire qu'avec la multiplication des épisodes de chaleur extrême au cours des toutes dernières années, nombreux sont ceux qui tendent à oublier ce qu'est le climat normal de notre pays. Depuis l'été 2019, pas moins de 4 vigilances ROUGES à la canicule ont été déclenchées en France. Même si ces épisodes justifiaient pleinement ce niveau d'alerte maximal, leur récurrence tend à banaliser les fortes chaleurs aux yeux des non-initiés, lesquels finissent par associer ces chaleurs caniculaires à une certaine forme de normalité...

 

Quatre vigilances rouge canicule ont été déclenchées en France depuis 2019 - via Météo France

 

 

 

 

"C'est déjà arrivé en 1976 ou en 2003"

 

La précocité de la canicule que nous avons vécu en ce mois de juin 2022 est tout simplement inédite. Aucun exemple semblable n'est documenté aux mêmes dates. Jamais des valeurs à plus de 40°C n'avaient été enregistrées sur d'aussi nombreux départements si tôt dans la saison. Biarritz a relevé 42,9°C le 18 juin 2022 alors que les 41°C n'y avaient jamais été atteints en 69 ans de mesure ! Un certain nombre de stations ont battu leurs records ABSOLUS de chaleur avant même le début de l'été calendaire, ce qui est fou !

 

Comparatif de l'indicateur thermique en France entre 1976, 2003, 2019 et 2022 - via infoclimat.fr

 

Ceux qui utilisent l'argument de 1976 pour dire que c'était déjà arrivé se trompent : il s'agissait surtout d'une sécheresse remarquable plus que de chaleurs exceptionnelles. Du 1er mai au 22 juin 1976, la température moyenne était de 16,44°C en France contre 19,38°C aux mêmes dates en 2022 ! S'il est vrai que le printemps 2003 était excessivement chaud, le pic de cette canicule de juin 2022 (courbe en bleu foncé) a dépassé largement les pics observés en juin 2003 (courbe en rouge) ! En 2003, le maximum de la chaleur s'était surtout produit en août. Quant à 2019, sa canicule historique et ses records étaient survenus à la toute fin juin et le printemps avait même été plutôt frais...

 

 

 

 

"Il y avait aussi des canicules dans le temps !"

 

Certains nous rétorquent que leurs ancêtres ont également subi des canicules et que ce phénomène n'est pas nouveau. S'il y avait effectivement des canicules dans le passé, celles-ci étaient moins intenses qu'aujourd'hui et surtout bien moins fréquentes. Le graphique ci-dessous répertorie toutes les vagues de chaleur en France de 1940 à 2020. On constate que plus de la moitié de celles-ci sont survenues au cours des 15 dernières années ! Cet argument irréfutable vient confirmer le réchauffement climatique et ses effets sur l'augmentation très nette de l'occurrence des vagues de chaleur dans notre pays.

 

Les vagues de chaleur en France de 1940 à 2020 - infographie AFP

 

D'ailleurs, il n'est pas cohérent de comparer les bilans humains des vagues de chaleur d'antan avec celles d'aujourd'hui. En effet, nos sociétés modernes se sont fortement adaptées pour limiter l'impact sanitaire des températures caniculaires. Rien qu'entre 2003 et aujourd'hui, toutes les maisons de retraite ont mis en place des salles communes climatisées. Si cela avait été le cas il y a 19 ans, nous n'aurions sans doute jamais eu 19.000 décès dans le pays...

 

 

 

 

"Les médias en font trop !"

 

C'est une autre remarque qui revient régulièrement : la communication excessive des médias et des professionnels de la météo autour des épisodes de fortes chaleurs. IL est vrai que la surmédiatisation sur tous les sujets a un effet inverse car "trop d'info, tue l'info" et on arrive plus à hiérarchiser l'importance des information. D'autre part, il faut reconnaître que les médias ne font pas toujours rigoureusement leur travail. Le week-end dernier, on pouvait lire dans la presse régionale qu'il faisait "44°C sur la place Stanislas à Nancy" alors qu'il s'agissait d'une mesure effectuée par un journaliste au soleil... Sous abri la valeur officielle était de 35°C, ce qui n'est pas tout à fait pareil... Rappelons que les températures doivent être mesurées à l'ombre sous abri, à environ 1,5 mètre du sol et sans proximité d'un mur ou bâtiment. Des conditions finalement difficiles à réunir et qui conduisent à tout un tas de relevés erronés (rien de pire qu'un thermomètre de voiture ou d'une croix de pharmacie)...

 

Article au titre trompeur : "44°C sur la place Stanislas à Nancy" le 18 juin 2022 - via Le Républicain Lorrain

 

Cependant, il est difficile de reprocher aux médias de trop parler du sujet des fortes chaleurs, tant celles-ci affectent notre quotidien et peuvent avoir des conséquences dramatiques pour les personnes fragiles. Si certains organismes supportent bien la chaleur, ce n'est pas le cas de tout le monde et il est important de le garder à l'esprit. De plus, lorsque l'on entend de nombreuses personnes banaliser ces températures records, on se dit qu'il est plus que nécessaire d'effectuer un travail d'information et de pédagogie, même s'il est parfois répétitif...

 

 

 

 

"C'est un cycle, l'homme n'y est pour rien"

 

Une fois que le caractère inédit de la récente canicule a été développé, les plus réfractaires avancent souvent l'argument disant que nous n'assisterions qu'à un cycle de réchauffement naturel et que l'homme n'y est pour rien. Tous les climatologues le disent, la température de la Terra fluctue depuis la nuit des temps, en grande partie en fonction de la teneur en CO2 de son atmosphère qui a connu des évolutions notables au fil des millénaires. Le graphique ci-dessous permet toutefois de constater que la concentration en CO2 sur Terre (courbe en rouge) n'a jamais aussi rapidement explosé que depuis la fin du siècle dernier, atteignant des niveaux inédits !

 

Évolution de la température et de la quantité de CO2 sur Terre de -800.000 à aujourd'hui - via Olivier Berruyer - les-crises.fr

 

 

 

Parallèlement à ces quantités inédites de CO2 dans l'atmosphère terrestre, la température sur Terre n'a jamais augmenté de façon aussi rapide et cette hausse ne s'est véritablement accélérée qu'à la fin du siècle dernier avec l'émergence de nouvelles puissances et l'augmentation exponentielle des rejets de CO2 liés à l'activité humaine. La baisse naturelle des températures observée lors du petit âge glaciaire médiéval semble bien faible face à la trajectoire quasi-verticale de la courbe du réchauffement des dernières décennies... S'il existe sans doute un cycle de réchauffement naturel, la part du réchauffement imputable aux activités humaines est écrasante et indéniable.

 

Évolution de la température dans l'hémisphère nord de l'an 0 à aujourd'hui - via Olivier Berruyer - les-crises.fr

 

 

Et voici le graphique officiel de l'évolution des températures dans l'hémisphère Nord, utilisé plus communément par la plupart des scientifiques.

Évolution de la température dans l'hémisphère nord de 700 à aujourd'hui - source : GIEC

 

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, la canicule précoce que nous avons vécu en ce mois de juin 2022 a inévitablement été rendue possible par les effets du réchauffement climatique anthropique. Ce dernier permet des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses mais également plus précoces (ou plus tardives), ce qui n'augure rien de bon pour l'avenir...

 

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Toulouse

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Notre ville de TOULOUSE


Toulouse (en occitan Tolosa) est une commune du Sud-Ouest de la France, chef-lieu du département de la Haute-Garonne et de la région Midi-Pyrénées. Elle est l’une des huit métropoles d’équilibre dont le rôle est de faire contre poids à la macrocéphalie parisienne, et abrite le siège de la communauté urbaine de Toulouse Métropole. Elle est traversée par la Garonne qui prend sa source dans les Pyrénées (visibles depuis la ville par temps clair).
Sa superficie est de 118 km² pour une altitude située entre 115 et 263 m.
Sa population est d’environ 455.000 habitants.


Le climat de Toulouse est tempéré, mais notre ville est située au carrefour de plusieurs influences : océanique à l’ouest, Méditerranéenne au sud-est et continentale la plupart du temps (lorsque les vents sont faibles). Ceci engendre le plus souvent, des étés chauds et des hivers doux (mais beaucoup plus froids que prés de la Méditerranée). Il y pleut en moyenne 124 jours / an avec un cumul de 656 mm (un peu plus qu’à Paris) et un ensoleillement annuel moyen est de 2100 h (bien supérieur que dans les villes de la moitié Nord du pays mais bien inférieur à celui des régions Méditerranéennes, en raison de la persistance des nuages bas souvent bloqués par les Pyrénées).


L'histoire de Toulouse : Le territoire de notre cité a été occupé dès le Néolithique, puis au cours de la Préhistoire avant que la ville proprement dite ne soit fondée par les Romains. Elle est ensuite, au fil des siècles occupée par les Wisigoths, puis les Mérovingiens. Sous l'administration carolingienne, Toulouse est placée, dès la fin du 7è siècle, sous le contrôle d'un comte. Elle est ensuite rattachée au royaume de France à la fin du 13è siècle, conséquence indirecte de la croisade contre les Albigeois et de la signature du traité de Meaux.


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